| Indie rock |
On avait découvert cette jeune formation voici presque deux ans, avec leur premier EP autoproduit (“Pleasantly Disappointed”, chroniqué ICI), et les retrouve à présent pour un premier album dépassant les promesses (pourtant déjà encourageantes) de ses prémisses. Formé à Nantes par le chanteur, guitariste et compositeur Étienne Sauvage, Lame s’est rapidement articulé, outre celui-ci, autour du bassiste Bertrand Gavroy et du guitariste lead David Pecheloche, avec le renfort du batteur Nicolas Wendling. Ce dernier s’étant envolé depuis vers d’autres horizons, c’est l’expérimenté Meivelyan Jacquot qui en occupe désormais le tabouret. Si nous avions déjà pu vanter l’éclectique inspiration de cet ensemble, cette nouvelle livraison en étend davantage encore le champ. Ainsi du “5th Of July” d’ouverture, dont le souffle épique rejoint celui d’antiques équipages prog-folk tels que Van Der Graaf ou Jethro Tull (références devenues rares, s’il en fut), et du survolté (!) “Electricity” qui lui emboîte le pas entre Mush et Ulrika Spacek, tandis que “Break Up Make Up” et “Claim Form Not Found” persistent dans la veine Franz Ferdinand déjà perceptible à leurs débuts (quitte à la mâtiner d’une bienvenue touche early-Roxy Music). Tant qu’ils y sont, nos Nantais en profitent pour raviver le souvenir des Smiths juvéniles avec le mélancolique “The Way It Is”. Meivelyan Jacquot réactive l’antique diddley-beat pour introduire l’orageux “Earthquake”, alternant avec un disco-beat produisant l’effet surréaliste d’ouïr les Doors de “Who Do You Love” jammant avec les Talking Heads de “Psycho Killer”. Sur le drum-pattern trépidant du “You Can’t Hurry Love” des Supremes (déjà emprunté par les Jam de “Town Called Malice”), le bref “Your Highness” fleure le pogo jovial, avant que “The Gates Of Eden” ne nous ramène en terrain proto-prog, entre “Strawberry Fields”, Moody Blues de “Nights In White Satin” et King Crimson circa “Epitaph”. En live bonus track (capté au Ferrailleur, à Nantes), l’enjoué “Fun” achève de brouiller les pistes en évoquant le Blur des débuts (accent cockney à la clé). En dépit de la multitude de ses références (ou grâce à elles?), voici donc un premier album d’une étonnante maturité, et d’un impressionnant aplomb. Assurément un groupe à suivre, et de près.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, November 11th 2023
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Premier album de LAME, formation qui a vu le jour à Nantes en 2018. Autour d’Etienne Sauvage, guitare, chant, compositions, s’agrègent Bertrand Gavroy, basse, David Pecheloche, guitare, et Nicolas Wendling, batterie. Ils avaient sorti un premier EP de 4 titres, Pleasantly Disappointed, soutenu par le pôle Trempo des musiques actuelles pour le 44. En 2023 Jacquot Meivelyan rejoint le groupe à la batterie. Le disque comprenant 8 titres a été enregistré au Studio Arpège en juin 2023 et a été masterisé au Studio Master Lab Systems. Ils sont fin prêts pour offrir cet album en Live en allant à la rencontre du public des scènes rocks et des festivals. De l’énergie à revendre! Lame, c’est “boiteux” en anglais, mais ici c’est une musique punchy qui claudique entre pop lumineuse et ambiances plus noires… Une formation à suivre et à aller voir en live, car leur plaisir de jouer est terriblement communicatif.
Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
PARIS-MOVE, January 28th 2024
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https://www.youtube.com/watch?v=Jn6txkKFCQ8