Chanson, Electro-Pop |
Si vous le permettez, procédons avec ordre et méthode (valeurs cardinales en matière de secourisme, après tout). D’abord, le concept, et son corollaire immédiat, le packaging. Après un premier E.P. remarqué en 2021, Palem Candillier (révélé au sein du trio francilien So Was The Sun, ainsi que des Reines du Baal) récidive cette fois au format LP, poussant plus avant la saga de son avatar artistique. À l’instar de Robert De Niro dans “Taxi Driver” et de Harrison Ford dans “Blade Runner”, l’Ambulancier sillonne en noctambule pressé les artères d’une mégalopole qui ne dort jamais. Prétexte à dérouler les dix séquences francophones de ce thriller, l’artwork de cet objet sonore en assume la congruence (quitte à proposer avec humour une maquette du véhicule à monter soi-même, comme dans les jeux cartonnés d’antan). Rétro-futuristes à souhait, les arrangements ouvertement eighties (entre Jean-Pierre Mader, Jakie Quartz, Jeanne Mas et Jacno, cf. “Centrale”) sertissent quelques textes que n’auraient reniés ni Patrick Coutin (“Je Bois Des Blanches”) ni Bernie Bonvoisin (“Cheat Code”). Sur des guitares nerveuses, des beats robotiques et le zinzinement de claviers numériques vintage, maintes mélodies entêtantes accrochent comme chez JJ Goldman (“Panne Sèche”) et JP Capdevielle jadis (“Patinage”, “Iowa”), voire de nos jours Calogero (“Donatello”, “La Ligne De Partage”). Tandis que certains nostalgiques de Gold, Europe et Axel Bauer y reconnaîtront peut-être leur madeleine, l’exercice impressionne surtout par sa bluffante recréation au carbone 14 d’une époque supposée révolue depuis quatre décennies. Rien que pour ça, déjà, chapeau bas. En bonus (outre un remix quelque peu superflu de “Donatello” avec Peter Lorne au chant), quatre versions live d’extraits du même album témoignent encore d’une belle conviction.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, December 8th 2024
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