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Quatrième disque de Laïka, cet album est le fruit d’un périple à travers le monde. Il a pris naissance à Tokyo où la jeune femme s’est installée et a soigné ses blessures après un amour meurtri. On sait ces états d’âme là propices à la création artistique, la sensibilité à fleur de peau offrant aux sens une capacité accrue à ressentir le monde et comprendre les choses. C’est là-bas, à Tokyo, qu’elle a choisi les morceaux qui exprimeraient le mieux ce qu’elle a ressenti. D’ailleurs cinq titres sur onze contiennent le mot Love. C’est ensuite à New York que le pianiste accordéoniste Gil Goldstein a élaboré les arrangements et qu’elle a enregistré l’album, en août 2011.
Laïka Fatien s’est toujours trouvée au carrefour d’influences multiples et diverses. Née en France d’une mère hispano-marocaine et d’un père ivoirien, elle a parfaitement intégré le multiculturalisme dès son départ dans la vie. Ce qui la rend parfaitement capable de chanter aussi bien les Beatles que Billy Holliday ou Carmen. Ce qui explique aussi qu’on puisse la retrouver ensuite avec Claude Bolling, Laurent Cugny ou avec Sixun.
Aujourd’hui elle nous offre ses reprises de standards, ‘And How I Hoped For Your Love’ et ‘When Love Was You And Me’ d’Abbey Lincoln, ‘It’s Easy To Remember’ créé par Bing Crosby en 1935, ‘Wild Is The Wind’ de Nina Simone, ‘Go Away Little Boy’ de Carole King, ‘The Music That Makes Me Dance’ extraite de la comédie musicale Funny Girl. Elle n’a écrit que ‘Divine’ et c’est Roy Hargrove qui en a composé la musique. Il joue d’ailleurs de son bugle sur trois morceaux de l’album, ‘And How I Hoped For Your Love’, ‘So I Love You’ et ‘The Music That Makes Me Dance’. C’est Graham Haynes qui est au cornet et Ambrose Akinmusire à la trompette. Autour d’eux un véritable orchestre de chambre, avec violon, violoncelle, trombone basse, flute alto, clarinette, clarinette basse et piano.
Une véritable immersion intimiste dans l’univers d’une artiste qui n’est pas seulement une jazzwoman talentueuse, mais tout simplement une très grande chanteuse! Celle que notre rédacteur en chef, Frankie Bluesy désigne tout simplement comme une femme d’exception.