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Les “plumes” à la barre des soaps opera américains Dallas et Dynastie ont compris dès la fin des années 70 que le contexte familial entrepreneurial – dans le pétrole – renforce la dramaturgie des relations professionnelles. En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées, du vin (Châteaux Bordeaux, scénarisé par Eric Corbeyran, chez Glénat) et… du parfum. Développer La Maison Des Fragrances, saga familiale grassoise, en BD n’est pas vide de sens: le “brief olfactif”, source de la création d’un parfum, n’est-il pas une recherche d’association entre mots et images? Avec Eric Corbeyran, lui-même guidé par Christophe Mot (qui a travaillé sur Black XS, blockbuster de Paco Rabanne), nous entrons dans les arcanes de la création olfactive et l’univers concurrentiel des grandes maisons de parfum. Certaines planches sont même directement inspirées des soirées parisiennes organisées par Fragrance Fondation France. On apprécie l’effort de vulgarisation concernant le jargon du métier (“captif”, molécule de synthèse) et les données économiques sur les matières premières sujettes à spéculation (l’ambre gris – vomi de cachalot – à 10.000 euros le kilo). Mais beaucoup moins le dessin anguleux et hachuré de Piotr Kowalski… Certes pas totalement inepte pour rendre compte du rythme soutenu des coups bas entre riches héritiers: des conciliabules sur les parcours de golf à la guerre ouverte pour renverser le patriarche Claude Capella. Aussi, l’éditeur Robinson a-t-il confié le visuel de couverture de ce Tome 1 de La Maison Des Fragrances à Viktor Kalvachev, moins clivant. Mais plus insipide.
Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, February 14th 2020