L.A. WITCH – Play With Fire

Suicide Squeeze / Modulor
Heavy Rock
L.A. WITCH - Play With Fire

Trois ans après un premier album hautement prometteur, le trio de sorcières de la Cité des Anges (L.A. WITCH) est de retour pour le second effet Kiss-Cool qui recoupe le poil avant qu’il ne se rétracte. Entendez que parmi la pseudo-concurrence des Death Valley Girls, Paranoyds et autres Coathangers (par ailleurs toutes collègues de label), ce combo 100% féminin aligne quelques atouts à même de faire la différence. À commencer par sa chanteuse et guitariste Sade Sanchez, qui semble avoir digéré son bon demi-siècle de références psycho garage, comme en témoignent les vindicatifs “Fire Starter”, “Sexorexia” et “True Believers”. Ses deux comparses rythmiques ne sont pas en reste, et “Motorcycle Boy” réactive le mythe de l’Homme à la Moto du “Leader Of The Pack” des Shangri-La”s, tandis qu’avec son orgue zinzinant et son pont proto-psyché, “Dark Horse” ravive les ombres des Doors crépusculaires de “You’re Lost, Little Girl”. Quant à l’hymne “I Wanna Lose”, il nous venge de la défection de ces lâcheurs de Lords Of Altamont (depuis que cette grande bringue de Jake Cavaliere s’en est allée jouer les utilités au sein d’une ultime mouture des Sonics): c’est en effet le parfait précipité entre les Seeds, Electric Prunes et Shadows Of Knight. La touche cow-punk du claudiquant “Maybe The Weather” projette les images du regretté Lux Interior et de Poison Ivy jouant leurs propres rôles dans un western de David Lynch, tandis que “Gen-Z” et “Starred” convoquent le spectre des Stooges originels. Aussi néanderthalien que cramé aux lysergiques, le rock incendiaire de L.A. WITCH ferait passer le Brian Jonestown Massacre et les Detroit Cobras pour d’aimables formations rétro, et c’est en cela que leur shoot de sang frais s’avère crucial. En ces temps de soumission généralisée aux diktats sanitaires et esthétiques en vigueur, voici donc le pendant californien de nos propres Toybloïd: à quand une insurrectionnelle tournée commune?

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, August 30th 2020

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