Kyle Eastwood – Songs from the Château

Candid Records
Jazz

La maturation est audible et perceptible de disque en disque. Et je ne vais évoquer, ici, que les albums sortis au cours de ce millénaire, le jeune Kyle ayant exploré et investigué dans les limbes de la création et composition musicales depuis bien des années. Même si l’écriture de bandes originales pour des films est considérés par certains comme un exercice à part.
En 2005 sortait ‘Paris Blue’, superbe hymne à la lumière naturelle des ciels de Paris. Une ribambelle de musiciens talentueux interprétait les compositions du jeune bassiste contrebassiste: pas moins de trois pianistes, trois batteurs, deux trompettistes et un saxophoniste, rien que ça. L’ami de longtemps, Michaël Stevens, était déjà là, aux claviers, à la production, au mixage et même à la photographie! C’est avec le même Michaël qu’il composera les ‘Letters from Iwo Jima’, qui accompagnèrent si bien les images de son père dans le film portant le même titre.

En 2007 Kyle Eastwood sort ‘Now’. Le nombre des musiciens et leurs noms manifestent une certaine stabilité naissante. A la batterie, on ne retrouve que le seul Manu Katché sur les dix morceaux. Il ne reste plus que deux pianistes, dont le jeune Andrew Mc Cormack. Arrive aussi Graeme Flowers à la trompette, et c’est toujours lui qui tient l’instrument aujourd’hui. Sont aussi présents deux saxos ténor, dont l’un se saisit également du saxo soprano tandis que l’autre assure l’alto. Un claviériste demeure et l’apport de Ben Cullum, chanteur anglais de The Egg, sur trois morceaux, ne sera que ponctuel. Michaël Stevens est évidemment omniprésent, mais nul ne s’en plaindra.

2009 est l’année du superbe ‘Metropolitain’. L’ami Manu Katché est toujours aux fûts et le trompettiste n’a pas changé. Le pianiste belge Eric Legnini est présent et il n’y a plus qu’un seul saxophoniste, Graeme Blevins. Malgré l’apparition ponctuelle d’un autre batteur, on peut dire que l’effectif des musiciens se resserre.

Songs from the Château’ sort donc cette année, en 2011, et aux dires même de l’artiste, il est élaboré par son groupe. Celui-là même qui passa par le New Morning le 12 avril 2010.
L’opus a été enregistré dans un château du quinzième siècle qui est également producteur de vin de Bordeaux supérieur. Neuf morceaux à écouter sans modération, car ce n’est pas chaque matin que l’on tombe sur un grand crû comme celui là!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)