Kyle Eastwood – Metropolitain

Candid Records
Jazz
La sortie de l’opus de Kyle Eastwood est sans nul doute l’un des événements marquants de l’année, si ce n’est de la décade. Devant initialement être enregistré à Londres, une grosse partie du travail s’est finalement effectuée à Paris. Et l’artiste qui vient ainsi d’achever son quatrième disque s’est entouré d’artistes fameux qu’il admire déjà depuis un moment: le français Manu Katché à la batterie sur cinq des dix morceaux, l’allemand Till Bronner à la trompette sur sept morceaux, le belge Eric Legnini aux claviers, piano acoustique et électrique, orgue Hammond et clavinet sur huit tracks, sans oublier la chanteuse Camille, dans le chœur, sur le morceau éponyme qui donne son titre français à l’ouvrage. Ajoutons à cela trois batteurs, deux cuivres, un pianiste et un guitariste, Michael Stevens, qui n’est autre que le producteur de la galette, et vous avez là, entre les mains, une véritable bombe musicale.
 
Gageons que Michael Stevens et Kyle Eastwood se sont rencontrés autour de l’un des films de Clint Eastwood puisque ces deux là ont participé à la composition des bandes sonores de certains des chefs d’œuvre du paternel de Kyle: ‘Gran Torino’ et ‘Lettres d’Iwo Jima’.
Soulignons également que le co-producteur de ce superbe album n’est autre qu’Erin Davis, fiston de Miles Davis.
 
Rappelons-nous, au passage, que Kyle vit en France, qu’il apprécie particulièrement, et que ce n’est donc pas un hasard si cinq des titres du nouveau CD sont écrits en français. Produites et coproduites respectivement par Michael Stevens et Erin Davis, les neuf pièces musicales (plus bonus!) sont des modèles du genre et feront école tant ces morceaux frisent l’excellence musicale!
 
Le leitmotiv de ‘Metropolitain’rappelle le ‘Tubular Bells’ de Mike Oldfield, et la grosse artillerie est de la partie: tous ces artistes que le héros de la fête admirait se sont joints à lui pour cette galette. Celle-ci est véritablement une œuvre collective puisque le producteur participe à la création de huit plages et qu’Erin Davis, lui, en cosigne quatre. Signe d’harmonie innée entre invités, chacun d’eux trouve largement de quoi s’exprimer librement à l’intérieur des titres dans lesquels il joue.
Côté ambiance musicale y’a même le choix, l’atmosphère de l’album pouvant fort bien convenir à certains films noirs. Et à y repenser, la trompette évoquerait même parfois celle de qui vous savez dans ‘Ascenseur pour l’échafaud’. Cela n’aurait d’ailleurs rien d’étonnant vu la biographie du génial bassiste, qui participa également à la bande son de ‘Mystic River’, ‘Million Dollar Baby’ ou ‘Flags Over Our Fathers’.
 
Un album qui est sans contestation possible LE disque du moment, et qui doit obligatoirement tourner chez tous ceux qui prétendent aimer le jazz.
 
Dominique Boulay
Blues Magazine