KVELERTAK – Splid

Rise Records
Metal
KVELERTAK - Splid

Kvelertak, sextet de Stavanger (500 km à l’ouest d’Oslo) avec pas moins de trois guitaristes – Vidar Landa, Bjarte Lund Rolland et Maciek Ofstad – pratique un style polymorphe fondé sur les dernières musiques ayant le monopole de la pensée rebelle: black metal, classic rock, punk. Mais sans plonger dans la schizophrénie artistique. Le premier album homonyme de 2010, Kvelertak, mis en image par John Baizley (Baroness), sert de matrice à ses successeurs. Dont Meir, élu second meilleur album metal de 2013 par nos confrères de Rolling Stone. Splid (“discorde”, en français), attendu le 14 février chez Rise Records, est l’album de l’élan de foi collectif où la raison rend les armes. Le nouvel hurleur Ivar Nikolaisen possède cette flamme intérieure qui le pousse à se forger un destin. Celui-ci faisait déjà sien le répertoire chanté par Erlend Hjelvik au Hellfest 2019, concert relayé sur le média de l’immédiat (Internet), avec la fureur d’un élève qui a quitté trop tôt l’école. Premier single rock sur les autodafés printaniers, “Bråtebrann” épaissit ses chorus par des surimpressions de voix. Le second, “Crack Of Doom”, vire sans surprise stoner via le featuring de Troy Sanders (Mastodon). “Rogaland”, du nom du comté de la ville de Stavanger, capitalise-t-il sur la fin de l’or noir? C’est en effet d’ici que les hydrocarbures de la Mer du Nord finançaient l’Etat-providence de Norvège (quatrième PNB/habitant au monde) depuis les années 60. L’album, surchargé mais pas outragé, est en tout cas un bijou qui tient de la haute joaillerie.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVEROCK & FOLK

PARIS-MOVE, January 28th 2020