Kriss Dolimore – No Ghosts In This House

Sun Piers Recordings
Rock

Après avoir joué en compagnie des frères Coyne de 1985 à 1995 au sein des Godfathers et avoir entamé de belle manière une carrière solo avec déjà quelques fameuses pépites au chaud, Kriss Dolimore nous revient avec une galette dans laquelle il n’y a, une fois de plus, non seulement rien à jeter, mais au contraire neuf pièces à se repasser en boucle, toutes affaires cessantes! Avec aussi cette terrible frustration nous faisant regretter que le bougre ne nous gratifie pas plus souvent d’un double ou triple CD, car chez Kriss Dolimore, tout est vraiment trop bon!
Mais le lascar ne donne pas dans la quantité, mais l’exceptionnelle qualité, en véritable ’artisan’ rock-blues. Raison supplémentaire pour que chacun d’entre vous se débrouille pour se procurer au plus vite le fruit de son labeur.
Avec simplement sa guitare, un bottleneck et des percussions avec le pied, c’est en One Man Band que Kriss nous présente le fruit de son travail, et croyez moi, cela dépote! Dès les premières secondes, vous êtes embarqués dans un périple aux sources mêmes du Blues. Et même s’il fait une petite incursion au pays du Flamenco, c’est avec une dextérité diabolique à la guitare que Kriss poursuit son entreprise de séduction. Un instrumental apparaît comme une trêve dans l’opus tant les sons vous assaillent de manière intense tout le long de l’album. La voix de Kriss apparaît ensuite comme le supplément nécessaire, indispensable aux instruments. Et parce que Kriss Dolimore ne renie pas ses influences majeures, il célèbre l’un de ses maîtres, John Fahey, qui écrivit et joua ‘Blind Joe Death’ dès 1959, titre qui parut en son temps chez Takoma Records. Rappelons d’ailleurs que ce fut l’un des premiers albums autoproduits par un artiste indépendant, tout comme celui que nous écoutons en ce moment.
‘Homage to Blind Joe Death’ est le deuxième instrumental d’un ouvrage qui en compte trois, le troisième évoquant les rythmes et les sonorités de l’Inde. Une manière de s’exprimer qui est le fait nouveau de ce dernier ouvrage et qui constitue une raison supplémentaire de se le procurer.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine
Kriss Dolimore