KIRK FLETCHER – My Blues Pathway

Cleopatra Records
Blues
KIRK FLETCHER - My Blues Pathway

Avec seulement quatre albums studio et un live en plus de vingt ans de carrière solo (dont les deux derniers autoproduits), on ne pourra pas accuser Kirk Fletcher de saturer le marché! Né en Californie l’avant-veille de Noël 1975, ce cadet d’une fratrie issue d’un pasteur baptiste eut la chance d’être pris tout jeune sous l’égide du grand Al Blake (alors harmoniciste et co-frontman du fameux Hollywood Fats Band), qui l’introduisit à la crème des musiciens de la scène blues West-Coast. On ne tarda ainsi pas à le remarquer auprès de pointures tels que Lynwood Slim, James Harman, Charlie Musselwhite, les Hollywood Blue Flames, les Mannish Boys et Kim Wilson (que ce soit sur les albums solo de ce dernier, ou au sein de l’une des multiples moutures des Fabulous Thundebirds), avant même qu’il n’osât se risquer à une relative indépendance. Si sa photo de profil (lunetté de shades) lui confère de faux-airs de Lenny Kravitz, la teneur de cet album ne laisse planer nulle équivoque pour autant. Avec son groovy drive et son clavinet très seventies, le “Ain’t No Cure For The Downhearted” introductif porte la marque du Freddie King de “Burglar”, tandis que son propos renvoie à des préoccupations civiques plus que jamais d’actualité. Co-écrits avec le vieux complice de Robert Cray et Eric Clapton, Richard Cousins, “No Place To Go” et l’épique soul number “Love Is More Than A Word” relèvent sans conteste de la first league, le lyrisme du jeu de Kirk sur les six cordes s’y hissant aisément au niveau de celui de ses modèles (d’Albert King et Albert Collins à Joe Louis Walker). Sur un rhythm-pattern directement emprunté aux fameux “The Thrill Is Gone” et “I’ll Play The Blues For You” (dont on célèbre encore ce que firent B.B. et Albert King), “Struggle For Grace” en hérite également l’infectieux funky groove, souligné par l’orgue de Jeff Babko, ainsi que le saxophone de Joe Sublett et la trompette de Mark Pender. Inutile de préciser qu’à nouveau, le jeu de guitare s’y montre à la hauteur du défi. Dans le registre texan où excellait jadis Stevie Ray Vaughan, “I’d Rather Fight Than Switch” accuse la rythmique déterminée qui sied à un musicien aussi aguerri que Kirk, qui ne manque pas d’y porter à nouveau son manche à incandescence. Le slow blues “Heart So Heavy” ravive ensuite les ombres tutélaires de Freddie et B.B. King, tandis que lsa cover du “Fattening Frogs For Snakes” de Rice Miller évoque l’arrangement du “Going Up To The Country, Paint My Mailbox Blue” de Taj Mahal, et que “Place In This World” témoigne une fois encore du goût avéré de Kirk Fletcher pour un funk-blues représentatif de la tradition afro-américaine du genre. Sa guitare s’y montre à nouveau digne des Albert et Joe Louis qui en posèrent les jalons, et l’instrumental “D Is For Denny” rappelle sans ambiguïté les débuts de Freddie King sur Federal. Le “Life Gave Me A Dirty Deal” qui ferme le ban offre à Fletcher l’occasion d’accompagner à la guitare acoustique l’un de ses plus prestigieux ex-patrons, le grand Charlie Musselwhite (dont l’harmonica semble de nos jours plus omniprésent que jamais). La nouvelle livraison d’un musicien parvenu à une rayonnante maturité, et dont il devient moins que jamais possible d’ignorer le rôle prépondérant.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, September 27th 2020

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