Rock

Lance Bulen, chanteur-guitariste de Kingbaby est loin d’être un de ces novices qui tentent une percée en puisant abondamment dans les fondamentaux des groupes reconnus pour se simplifier la vie. Le lascar a de la bouteille et cela se sent : lancez ‘Back Burner’, par exemple, et vous prenez la première grande claque dès l’intro de guitare. C’est cinglant, puissant, et quand la voix de Lance embraye sur la six cordes vous avez la moue de surprise du gamin choppé entrain de chaparder dans les confitures. 

Y’a du Aerosmith là-dedans, saupoudré sur du Led Zeppelin mixé avec du Lynyrd Skynyrd et traversé par des ondes à la Tom Petty. Le titre suivant, ‘No Skeletons or Monkeys’, le prouve : grabuge assuré ! Sans hésiter vous pouvez monter le son, faire vibrer les cloisons en placo et écouter le solo de six cordes à fond, c’est énorme !
Sur ‘Stompin’, Lance replonge dans ses racines côté blues (un blues bien saignant, toutefois !), le jeune Bulen ayant grandi près de la rivière de la Nouvelle-Orléans, dans la Louisiane, avant de plonger dans un rock plus hard, en allant rejoindre Baton Rouge puis Puzzlegut et de composer pour le ‘Hey Stupid’ d’Alice Cooper.
Inutile de vous le cacher, j’ai vachement aimé cet album que je rangerais bien entre le Led Zeppelin II et un ‘live’ édition piratée des Lynyrd Skynyrd, pour être sûr de le retrouver au plus vite car dans cet opus y’a rien à jeter, y’a que du bon, du très bon, et qui ne tache pas.

Et puis, comment vous dire….. : niché au milieu de l’opus, y’a ce ‘You’. Le genre de titre que l’on écoute – même pas jusqu’au bout – que déjà on le relance. Intro au piano, superbe, avant que le Lance ne vous fasse dresser les poils avec sa voix ardente et intimiste. C’est lent, oui, mais les rockeurs aussi ont droit à leur moment d’intense émotion, non ? Je dépose le blouson et le casque, met la moto sur la béquille et relance la bête. ‘You’, c’est immense et ça vous prend là, aux tripes, avec ces légères nappes de violons qui vous arrachent les larmes. Putain, un biker n’aurait-il pas droit lui aussi à son moment de tendresse ? 

J’aurais pu vous parler aussi de ‘New Orleans’, un titre bluesy qui vaut également à lui seul que vous vous précipitiez sur cet album, avec cette voix, punaise…., cette voix et ces cœurs, cette guitare rythmique qui vous emballent, mine de rien, avant que la six cordes électrique ne fasse planer ses notes et vous fasse décoller pour New Orleans. Et quand je vous aurai dit que Kingbaby c’est un trio et que tout ça, oui, tout ça, c’est du fait maison, du cousu main, proposé par Bad Reputation et recommandé par Paris On The Move alors vous ouvrirez en grand vos fenêtres et ferez monter le son de ‘New Orleans’ toute la nuit. Et si jamais la police vient frapper chez vous, prenez le CD sous le bras et filez-y, à la New Orleans.
Je vous le disais plus haut : c’est énorme !

Frankie Bluesy Pfeiffer
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