KING KING – Maverick

Noble
Rock
KING KING - Maverick

Voici un quart de siècle, un blues-rock band écossais du nom de Nimmo Brothers écumait les clubs et festivals européens, semant partout où il se produisait les germes du renouveau d’un genre initié par nombre de ses glorieux aînés. Que ceux-ci aient eu pour noms Rory Gallagher, Wishbone Ash, Bad Company, Thin Lizzy ou Ten Years After n’était pas indifférent aux deux leaders, les frangins Alan et Stevie Nimmo (tous deux guitaristes et chanteurs confirmés). Les chemins de ces frères se scindèrent ensuite, Stevie entamant une carrière solo, tandis que son cadet, Alan, fondait King King. Quatre albums plus tard (dont le live de rigueur), la formation phare de Glasgow réunit sans tapage ce duo fraternel, puisqu’avec Stevie revenu au bercail, l’aventure des Nimmo Brothers se prolonge désormais au sein de King King. Autre changement majeur, le drummer originel, Wayne Proctor, a cédé le tabouret au non moins valeureux Andrew Scott, et le band y gagne en indépendance ce qu’il cède de fidélité à ses racines blues. Qu’il s’agisse de “Whatever It Takes To Survive”, “Never Give In”, “I Will Not Fall” ou “Everything Will Be Alright”, cet album ne traite pratiquement que de résilience. Celle des authentiques indépendants, qui osent s’affranchir des codes en vigueur pour affirmer leur véritable identité. De Wishbone Ash, “Fire in My Soul” ne retient pas moins la trace patente, tandis que “Whatever It Takes To Survive” en fait autant avec la bande à Phil Lynott, mais le rôle désormais prégnant du claviériste Jonny Dyke étend les références de King King à des formations classic-rock telles que Bad Co. (“I Will Not Fall”, “Everything Will Be Alright”, “When Winter Comes” ou l’ultra-fédérateur “Dance Together”), Foreigner (“By Your Side”, “One World”) et Doobie Brothers (“End Of The Line”). Ces jeunes gens dans la force de l’âge perpétuent donc et portent haut la flamme d’un genre que quantité de classic-rock radios célèbrent encore de nos jours. Qu’ils arborent sur scène le poil court et leur kilt national ne les éloigne pas pour autant de leurs véritables racines, au cœur vibrant des seventies anglo-saxonnes. Et si vous doutiez encore qu’il subsiste un public pour cela, passez donc les voir en concert: il couvre désormais trois générations.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, August 15th 2020

KING KING – Maverick: un album et un groupe à retrouver sur le site du label Noble, ICI