Killing Mood – Just Another Love Song

Bad Reputation
Rock
Une ravissante jeune femme à la voix ensorceleuse et sensuelle qui se joue avec humour et délectation de tous les démons qui veulent prendre possession de son être. Irais-je jusqu’à écrire qu’on les comprend aisément?
 
Belinda Kordic est née en Australie, mais on la retrouve en Scandinavie, et plus précisément en Suède, où elle est reconnue comme artiste à part entière. Il faut dire que dans les premières années de ce nouveau millénaire, elle chantait déjà au sein du groupe Stabb qui publia, en 2003, le très bon album ‘As It May Be’, et que ce succès justifie déjà à lui seul la notoriété suédoise et internationale de la Miss.
 
Ouverte à tout ce qui est nouveauté, elle ressentit ensuite le besoin de se tourner vers d’autres orientations musicales. Passionnée par une nouvelle voie, elle se mit à écrire de nouvelles chansons, particulièrement mélancoliques et même un peu sombres. Un travail auquel elle consacra le temps nécessaire: ‘Devil’s Robe’, troisième plage de l’opus, fut par exemple écrite en 2005. Parvenu à maturité, le nouveau concept engendra le disque que nous écoutons en ce moment.
 
Une atmosphère bien particulière baigne effectivement ce nouvel opus aux allures faussement minimalistes, et la question qui se pose, avec un titre d’album tel que ‘Just Another Love Song’, est la suivante: laquelle parmi les douze ballades peut le mieux convenir au besoin ainsi formulé par ce titre?
Mais il n’est, après tout, pas certain qu’il s’agisse bien d’une telle demande. Peut-être, n’est-ce qu’une simple déclaration? Reste que celle-ci, formulée en apparence simplement et de manière dépouillée, est superbement interprétée par l’artiste et ses musiciens.
 
Un disque captivant. Nous en redemandons…
 
Dominique Boulay
 
 

 

 

Après un premier titre au rythme dansant, et pour cause, car la belle vous annonce qu’elle danse avec les damnés, ‘Dancing with the Damned’, on se retrouve ensuite emporté par une brise légère et sensuelle, comme un souffle chaud dans le cou. Et c’est là toute la magie de ce ‘Just Another Love Song’: un CD qui transpire l’amour sous ses formes les plus poétiques, les plus vaporeuses alors qu’au travers de ses chansons la Miss traite d’un sujet qui en ferait frissonner plus d’un, la mort. Une mort qu’elle semble narguer, taquiner, approcher pour mieux la dominer et la fuir, jusqu’où il faudra, et fonction du temps qu’elle se donnera pour vivre. Une vie qu’elle taquine également à sa façon, allant jusqu’à mener une vie de SDF pour mieux rebondir et en tirer les leçons de vie qui s’imposent. Une vie qu’elle retire à sa façon, dans ‘Love Burns’, en faisant tuer l’amant de la femme qu’elle chante. Une vie qu’elle sait être amour et feu à la fois, un feu qui la dévore et qui en fait la flamme brûlante de chansons magnifiées par la voix de la belle, comme cette monumentale version de ‘Strange Fruit’ que chantait Billie Holiday et qu’une autre grande dame du Blues, Nina Van Horn, a également repris récemment à sa manière, dans son superbe opus ‘Hell of a Woman’.
 
La voix de Belinda est sexy, douce et torride à la fois, et les chansons se fondent dans un délicieux nappage sucré pour lequel on succombe corps et âme. ‘Still’, puis ‘The Urge’ sont des ballades à ensorceler le plus féroce des non-croyants, avec une orchestration majestueuse où cordes et guitares s’entrelacent comme des amants attentionnés.
 
Un CD qui fera merveille lors de vos soirées les plus romantiques et que vous ne serez pas prêt de ranger, tant le charme opère. Un disque dont on se prend à caresser la couv du livret en écoutant la voix de la belle Belinda. C’est vous dire…
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
Killing Mood