Kenobass Project

Autoprod. – www.myspace.com/kenobassmusic
Rock
Découvert via le réseau MySpace, ‘Kenobass Project’ est un album de metal rock progressif initié et composé par le bassiste Bruno Rivoire (aka ‘Kenobass’) secondé par ses deux complices : Samuel Scheubel au claviers et Ayman Mokdad à la guitare. Comme vous pouvez le constater, point de batteur, remplacé ici par des cogneurs virtuels (aka ‘programmations’). Cogneurs infatigables, certes, mais sans ce grain de folie bien humain qui fait d’un batteur de groupe rock un boxeur toutes catégories, et sans gants.
Par contre, c’est côté voix que le trio est allé chercher du renfort, et du bon, avec Fred Lenfant (Ashes and Dust), Fabien Lacroix (Arkeronn) et Sylviane Rivoire. Des voix qui alternent à peine sur les 7 titres proposés sur ce Kenosbass Project, laissant la part du lion (5 des 7 titres) à Fred Lenfant, avec en ‘guest’ surprise sur ‘The Offspring of our Love’ les rires et la voix de la petite, toute petite Alinoe Rivoire.
 
Dès les premières notes du premier titre, ‘Raging Elements’, vous prenez le son en pleine tronche, direct, et sans annonce de chef de gare. C’est percutant et ça vous fait l’effet d’un rouleau compresseur qui ne laisse rien passer. La guitare et la basse sont à l’unisson dans le style perforant, épaulés, c’est vrai, par un batteur virtuel qui colle parfaitement au duo. Le titre vous le faisait comprendre: c’est rageur, et Fred Lenfant est parfait en ‘raging element’. Et quand le rouleau compresseur s’arrête, l’espace d’une seconde ou deux, après s’être assuré que vous êtes toujours là, devant lui, c’est la guitare de Ayman Mokdad qui vous emporte, aérienne et enveloppante, sur ‘Sorrow’, un titre sur lequel les claviers de Samuel Scheubel tissent de fines trames sur lesquelles les six cordes de Ayman Mokdad virevoltent, avant que ne rugissent les touches blanches et noires, comme pour s’excuser de n’avoir pas encore été assez présentes.
 
Sur ‘Praying Mantis’, la voix fragile de Sylviane Rivoire résonne en écho à un Fred Lenfant rugissant, ouvrant la voie à l’un des deux grands morceaux de cet opus, ‘Cry With Me’. Sept minutes et demie d’un rock énorme, ouvert par un solo tout aussi énorme de Ayman Mokdad à la guitare. Un rock qui débute sur un tempo lent, façon slow assassin, et sur lequel la voix brûlante de Fred Lenfant va faire se resserrer les couples de danseurs, avant de sonner la fin de la torride rencontre et de lancer la machine Kenobass dans un rock plus féroce, vorace à l’extrême, et dont la six cordes de Fabien Lacroix va se faire l’apôtre. On est dans un rock instrumental où le chant est là, mais sans être trop présent, avec deux guitaristes de talent qui font gémir leurs grattes comme des louves sous la pleine lune. Frissons garantis.
 
En plage 5, un petit clin d’œil assuré par la petite Alinoe Rivoire sur ‘The Offspring Of Our Love’, puis un court intermède de moins de deux minutes, à la guitare acoustique, avec ‘Dark Hills’, avant ‘the’ titre, ‘Your Brothers Die’: un morceau de plus de 21 minutes et que vous réécouterez au moins huit à dix fois de suite tant c’est bon et que cela vous rappelle de choses: un soupçon de Genesis, de Yes, de Black Sabbath et de E.L.P. (Emerson, Lake & Palmer), mixés à du Uriah Heep et à du Kenobass, of course. Lancé par un air entêtant et chamanique au piano, le morceau est vite mis sur les rails par les guitares, électrique puis acoustique (PS: comme ingrédients, j’avais oublié King Crimson, sorry), avant que la voix ne vienne se caler sur le piano de Samuel Scheubel et lui ouvrir la porte pour un solo, son premier de tout l’album.
La suite, je ne vous en donnerai pas les clés car elle mérite une écoute attentive. Mais attention, pas une écoute distraite, en voiture, en faisant attention à votre compteur de vitesse, non, une écoute dans les meilleures conditions possibles, assis dans votre salon, avec une (très) bonne chaîne hi-fi, et le volume poussé autant que possible, fonction de vos voisins. Et comme le morceau fait plus de 21 minutes, prévoyez la boisson, car une fois lancé, le titre ne mérite aucun arrêt, même pour cas de force majeure. Vous voilà donc prévenus.
 
Et pour vous procurer cet opus, rien de plus simple que de contacter Bruno, via la page MySpace du Kenobass Project, ici: www.myspace.com/kenobassmusic
 
‘Kenobass Project’, un album percutant et qui aurait, sans hésitation aucune, obtenu la très bonne note de 4 CD si le trio de base avait intégré plus de claviers, et un batteur. Un apport qui aurait fait de ce coup d’essai un véritable coup de maître.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
Kenobass Project