Blues

Le garçon est loin d’en être à son coup d’essai. D’abord sideman pendant les années ‘60 et ’70 pour Delaney & Bonnie Bramlett, Billy Preston, Sly & the Family Stone ou les Doobie Brothers, il s’est, depuis, lancé à la conquête du public sous son propre nom en 1999. Et c’est aujourd’hui le huitième album que Kenny Wayne signe avec un surnom (aka ‘Blues Boss’) acquis lors de sa contribution à l’opus d’Amos Hilburn, ‘The Return of Blues Boss’, qu’ils enregistrèrent en 1963 chez Motown Records. Et cet Amos là était renommé comme l’un des maîtres du boogie woogie et du swamp blues de l’époque. Célèbre pianiste-chanteur, il enregistra d’ailleurs la bagatelle de dix huit albums entre 1946 et 1963. Une bien jolie série, convenez-en.
Quant à Kenny, songez que ce n’est pas moins de deux cent trente huit prestations qu’il donne pour l’année en cours! De quoi le qualifier d’artiste talentueux et besogneux, totalement dévoué à son public.
Treize morceaux sont proposés sur cette galette et il y en a autant pour ceux qui aiment le boogie-woogie que ceux qui préfèrent le blues ou le rhythm’n’blues, sans oublier des instrumentaux comme ‘Give Thanks’. Et tous les musiciens présents ici sont de la trempe de Kenny Wayne, c’est dire la qualité de l’opus proposé par Dixiefrog. Le premier de ces musiciens n’est autre Duke Robillard à la guitare, coiffant également pour l’occasion la casquette de producteur. Ce n’est certes pas la première fois que le Duke produit, mais ce que l’on constate à chaque fois, c’est qu’il ne mouille jamais la chemise pour de la daube!
Sont aussi présents Brad Halle à la basse ainsi que Mark Teixeira à la batterie et aux percussions, fidèle musicien dans le band habituel du Duke, Doug James au sax baryton, un membre des Roomful of Blues du même Duke Robillard, Sax Gordon que l’on retrouve ici au sax ténor, Doug Woolverton à la trompette, également membre du Roomful of Blues, et enfin Carl Querfurth au trombone, ce dernier atteignant bientôt la vingtaine d’opus dans lesquels il a joué et étant lui-même producteur.
En écoutant ce ‘An Old Rock On A Roll’, on comprend assez rapidement que l’on n’a pas affaire à de la petite bière! Un disque qui ne laissera personne indifférent. A preuve, le lascar vient de remporter le Juno Awards pour le ‘Best Blues Album of the Year’.

 

Bête de scène et digne héritier des meilleurs pianistes de blues et de boogie, Kenny ‘Blues Boss’ Wayne est du style à privilégier la qualité à la quantité. Peu d’albums, mais tous sont d’une incontestable beauté.
Originaire de Los Angeles mais désormais basé à Vancouver, Kenny Wayne est non seulement le successeur de légendaires pianistes tels Memphis Slim, Champion Jack Dupree ou Fats Domino, il en est le fils spirituel. Récompensé par un Juno Award dans la catégorie ‘Best Blues Album of the Year’, le pianiste-chanteur fait quelque part déjà un peu partie de la légende. Ce qu’a ressenti Duke Robillard, qui est non seulement venu l’épauler à la guitare mais aussi produire l’opus en question. Un Duke secondé par Brad Halle à la basse, Mark Teixeira à la batterie, Sax Gordon et Doug James aux saxos, Doug Woolverton à la trompette et Carl Querfurth au trombone, et qui embarque tout ce joli monde dans un voyage musical où blues et boogie se marient à merveille.
D’ailleurs cela démarre en trombe avec un titre endiablé, furieusement pétillant, à la Fats Domino, comme un excellent champagne que l’on déguste avec plaisir. Et tout le reste est de la même cuvée: c’est joyeux, radieux, chaleureux. Avec des touches de couleurs éclatantes signées Duke Robillard à la guitare et illuminées par une section de cuivres du tonnerre et une voix pénétrante. Car Kenny est non seulement un maître des noires et blanches, mais il a une voix, et quelle voix.

Un album et un artiste à ne pas rater !