Americana |
Kelly Steward partage avec Emmylou Harris la malédiction des trop jolies femmes, mais les points communs avec cette grande dame ne s’arrêtent pas là. Il suffit pour s’en convaincre de prêter l’oreille à de lancinantes suppliques telles que “Travelin’ Ghost” et “Earthquake”, ou encore à ces aimables cavalcades que constituent “Generation” et “Restless Kind”. Native des faubourgs de Chicago, Kelly se laissa éblouir comme tant d’autres par les mirages de L.A. (elle n’avait alors pas vingt ans), avant de s’en retourner en Illinois avec un bébé sur la banquette arrière. C’est depuis Rockford, dans ce même État, qu’elle enregistra son premier E.P. (“Long Long Road”) en 2008, puis un second en 2012 (“Out From Within”), avant ce véritable premier long player. Ne dédaignant pas d’en rocker une bonne à l’occasion (ces “Heartbreak Heart” et “No Time For Loving You” qui n’auraient sans doute pas fait regimber le regretté Tom Petty), la donzelle affiche la même versatilité que Linda Ronstadt voici quatre décennies déjà. Il serait peut-être temps d’admettre que le physique ne fait pas tout, et que même les top-models peuvent parfois ne pas s’avérer dépourvues de talent. Même avec un sac sur la tête, Kelly Steward mériterait tout votre intérêt: en neuf plages et moins de trente minutes, elle délivre en effet un premier album des plus convaincants.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, November 28th 2019
Kelly STEWARD – “Tales And Tributes To The Deserving And Not So” sur Spotify: ICI
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