Blues

Le chantre du country blues n’en est pas à son premier opus et c’est toujours avec beaucoup de plaisir que nous découvrons ses nouvelles compositions. Né à Memphis, Tennessee, le blues et la soul coulent naturellement dans ses veines. Wim Wenders ne s’y était pas trompé, lui qui avait demandé à Keith d’incarner le grand bluesman Skip James dans son magnifique film ‘The Soul Of A Man’. Et parce que cela ne lui avait pas suffi de jouer dans un film le rôle d’un monument de la guitare blues, le lascar travaillera encore et encore, jusqu’à exceller à la six cordes et se singulariser par un jeu et un style qui le rendent finalement reconnaissable entre tous. Une signature qu’il a eu le temps d’affiner tout au long de ses albums.
Doté d’un timbre de voix remarquable, le barde de la musique bleue chante ses propres compositions. On note d’ailleurs immédiatement comme un léger ‘décalage’ entre tous les blues chantés de manière ‘conventionnelle’ par d’autres et ceux interprétés par Keith B. Brown, la tessiture cristalline, claire et limpide de sa voix y étant certainement pour quelque chose.
Ce nouvel album a été enregistré entre Salon de Provence et West Palm Beach, en Floride. Toutes les compositions, au nombre de treize, sont de l’artiste lui-même, qui les arrange et les produit. Les musiciens qui l’accompagnent sont français: Etienne Prieuret à la guitare, Olivier Monteils à la batterie, Jason Ricci à l’harmonica et Mark Telesca à la basse. Ils ne sont pas natifs du Tennessee ou de la Nouvelle Orléans, mais peu importe, puisque le talent transcende les frontières artificiellement crées par les hommes. L’iconographie de la pochette est, comme toujours chez Dixiefrog, parfaite. Les photos de Patricia de Gorostarzu sont superbes et représentent l’artiste tel qu’il est dans la vie de tous les jours, sincère, modeste et authentique. Conforme à la manière dont il dédie son album au public, ‘Peace, Love and Sweet Pretty Music’.