Electro

Keeley Forsyth est une artiste qui a déjà une longue expérience d’actrice. Son premier album, Debris, date de janvier 2020. Elle plonge les auditeurs dans un univers sonore étrange, qui ne laisse pas indifférent. Elle a construit son univers musical autour de sa voix singulière et magnétique. Son répertoire a connu une transformation qualitative importante lorsque l’actrice qu’elle était à commencé à l’interpréter sur scène. Performeuse innée, elle a alors donné une seconde vie à ses morceaux.C’est une femme qui a connu dans sa vie personnelle des bouleversements psychologiques importants dus à la perte, et elle reconnait avoir été touchée dans sa santé mentale. Elle explique avoir connu le vide et avoir profondément cherché à construire la vie qu’elle voulait. Et c’est dans la musique qu’elle a trouvé cette nouvelle vie. Elle a commencé à étudier l’oeuvre de Matthew Bourne (danseur chorégraphe) tout en jouant de l’accordéon et de l’harmonium. Alors que le premier opus était plutôt sombre et pessimiste, elle manifeste avec celui-ci une nouvelle envie de vivre.
“Rester proche de la réalité, c’est quelque chose que j’ai appris auprès d’Antonin Artaud et Pina Bausch.” nous dit-elle. Bien que toujours entourée de Matthew Bourne, également producteur et musicien, elle s’est davantage appuyée sur Ross Downes, artiste musicien multi-instruments, compositeur de musique électronique et instrumentale, créateur et directeur du label Trestle Records. Elle nous propose ici une musique aux vertus thérapeutiques indéniables, qui a aussi le mérite de nous plonger dans un univers sonore propice aux rêveries et méditations. En l’écoutant, certains penseront à Nico, d’autres à Scott Walker (auteur compositeur interprète, plus d’une vingtaine de disques à son actif), et on ne peut que lui souhaiter une carrière similaire à ces grands noms.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, March 8th 2022

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