Kebous – Noces blanches

Les Deux Singes – PIAS
Rock

Kebous, c’est un combo dans lequel on trouve des instrumentistes, certes, mais dans lequel on re-trouve une voix, celle de Laurent Bousquet, aka Laurent Kebous, l’un des chanteurs des Hurlements d’Léo. Deux ans après avoir pris son pied avec ‘Lupanar’, le voici qui fait le grand écart en nous proposant un opus au titre à l’opposé de ce précédent album, ‘Noces Blanches’. Signe que le bonhomme a mûri, involontairement, sans doute, tant ses dernières apparitions étaient festives et jouissives. Signe aussi que le chanteur a emprunté une autre voie, moins sinueuse, moins crevassée, moins pentue, mais qui ne pardonne aucun écart de conduite.

Accompagné de Gérald Gimenez à la guitare, Rémy Devert à la batterie et aux machines, Olivier Sousbie au piano et Fender Rhodes, Bertille Fraisse au violon et au chant, Laurent Kebous a également convié quelques ‘guests’ pour donner à cet opus une dimension optimale: Agathe Issartier et Eugénie Ursch au violoncelle, Nicolas Saillan et Frédéric Rousse à la batterie, Charly Arnaud et Michel Moussel à la basse, Paco Serrano Pozo et Vincent Duro au sax, Marc Denis à la guitare, à la prise de son et à la réalisation, Romain Humeau au chant, ainsi que les deux Guillaume: Guillaume Pique au trombone et Guillaume Gardey de Saas à la trompette.

Un line up impressionnant qui donne aux 10 titres de cet album un ‘son’ que l’on aimerait entendre beaucoup plus souvent dans l’hexagone. L’album a une allure d’épopée, débutant avec ‘amour et cellophane’ pour finir avec ‘préjugé’ après un ‘qui suis-je’ qui vous laisse trouver vous-même la réponse. La voix de Laurent est ardente et tendre à la fois, sublime lorsqu’il chante ‘Etrangle-moi’ puis ‘Panique’, dédoublée par le violon de Bertille Fraisse que l’on retrouve au chant avec lui sur le superbe ‘Se faire pendre ailleurs’.

Dans le style comme dans l’âme, Laurent Kebous est ici dans la ligne des Nick Cave et John Hiatt, avec cette émotion qui transpire au travers de ce faux air de détachement guindé.
Des chansons comme ‘Le Terminal ‘ et ‘Canif’ ne laisseront personne indifférent, tout comme ce très beau titre qu’est ‘La peau des murs’ sur lequel le violoncelle d’Eugénie Ursch vous colle une boule au fond de la gorge.

Album du changement, de l’évolution, de la maturité et de l’ingéniosité, l’opus est classieux, bourré d’arrangements lumineux tout en conservant cette fraîcheur d’âme qui caractérise tout ce que touche Laurent Bousquet. Un album que complètent trois titres bonus, des versions remixées de trois titres de cet album, et un clip vidéo de ‘Qui suis-je?’.

Un album à savourer après avoir mis au vestiaire vos préjugés et votre canif. Un album audacieux qui ouvre une nouvelle voie, celle de Laurent Kebous.

Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy

A consulter:
http://www.myspace.com/kebous

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