KATIE MELUA – Ultimate Collection

BMG / Warner
Pop

Il me va bien falloir l’admettre, je suis un pur produit du siècle précédent. Je n’ai ni iPhone, ni compte Facebook, ni compte Instagram, et encore moins de compte Twitter (où les messages sont limités à 280 caractères, c’est vous dire la frustration qui serait mienne pour vous écrire pareilles chroniques). Je n’ai même pas de connection internet à la maison, et je sais à peine qui sont Justin Bieber et Jay-Z (tandis que, cas plus grave, Frankie, notre rédac en chef, ignore totalement qui sont ces deux-là). De même, j’ignorais jusqu’à présent quel phénomène planétaire pouvait bien représenter Katie MELUA. Et ce n’est pas avec cet “Ultimate Collection” que je vais résoudre la perplexité dans laquelle me plonge la découverte de cette artiste, qui vendrait apparemment ses CDs (et téléchargements) par containers entiers et aligne des concerts “sold out”, comme chez nous, à l’Olympia. À équidistance d’Ella Fitzgerald et Marylin Monroe (“The One I Love Is Gone”), cette jeunette (elle n’est née qu’en 1984) s’avère certes une interprète convaincante, mais son répertoire scrupuleusement mainstream ferait presque passer Norah Jones pour Lene Lovich. Qu’elle adapte John Mayall (“Crawling Up A Hill”), Cure (“Just Like Heaven”) ou Leonard Cohen (“In My Secret Life”), cette brave fifille ne s’écarte en effet jamais du consensus susceptible de ne pas perturber dans ses tâches ménagères la desperate housewife de plus de 50 ans ou le cadre bobo qui achète les albums recommandés dans les magazines, n’ayant pas la culture musicale suffisante pour se faire lui-même une opinion sur ce qu’il entend (plutôt qu’il n’écoute). À preuve, elle n’offre en bonus tracks de cette compile que des nanards comme le “Bridge Over Troubled Water” de ces endives de Simon et le car fout l’camp, ou la B.O. de “Les Diamants Sont Éternels”. J’ai une amie à Londres qui caractérise ce genre de daube ainsi: wallpaper music… Pire donc que le easy listening. Remplace avantageusement Lexomil et Xanax, R.I.P.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

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Pour les fans cités dans la chronique, une affaire à faire en commandant le double CD de Katie MELUA “Ultimate Collection” (au prix de 9,99£) sur le on line Store du site des british de HMV, ICI

Katie MELUA “Ultimate Collection”: un premier CD de 15 titres, et un second CD de 18 titres.
Liste de tous ces titres: ICI

Katie MELUA “Ultimate Collection” est également sur iTunes, ICI