Katalyst – JID 013

Jazz

Sur cet album, toutes les musiques sont composées par Katalyst, Adrian Younge. Au cours de la dernière décennie, le groupe Katalyst, basé à Los Angeles, s’est taillé un nom. Les membres du groupe sont devenus les favoris de Jazz Is Dead, se produisant sur scène avec des légendes comme Ronnie Laws et Lonnie Liston. Ils ont par ailleurs accompagné Gary Bartz et Roy Ayers sur leurs sorties respectives avec le label. Ici, les superstars naissantes se réunissent avec le maestro Adrian Younge. Pour entrer dans la profondeur de cet album, il est bon de vous donner quelques pistes, des pistes qui, vous en conviendrez, sont presque devenues la signature de Bayou Blue Radio.

DAYBREAK – SINGLE WRITEUP
“Daybreak” est la bande-son de cette ville de quartz, un numéro faussement langoureux qui vous fait flotter le long de l’autoroute 10, au-dessus du bruit, vers un sentiment plus profond d’états simultanés de bonheur et d’anxiété qui coexistent à Los Angeles.

JUNETEENTH – SINGLE WRITEUP
Plus de deux ans après que la Proclamation d’Emancipation ait prétendument mis fin à l’esclavage aux Etats-Unis, le 19 juin 1865, les forces de l’Union arrivèrent à Galveston, au Texas, et annoncèrent la liberté à près d’un quart de million de personnes. Le Juneteenth a été célébré comme la véritable fin de l’esclavage, supprimant le blanchiment du récit ‘reconstructionniste’ selon lequel Lincoln aurait “libéré les esclaves”, alors qu’il n’avait pas réussi à libérer ceux qui n’étaient pas sous sa juridiction. C’est un rappel non seulement des crimes inhumains commis par cette nation, mais aussi de la persévérance à faire reconnaître la vérité. Dans le morceau portant le même nom, Katalyst rend hommage avec la même urgence, et ainsi les percussions défilent et les cuivres se font entendre. Les percussions avancent et les cornes annoncent l’inévitable victoire de la justice.

REFLECTIONS – SINGLE WRITEUP
De “In My Solitude” de Billie Holiday et “Mood Indigo” de Duke Ellington, à “The Memory” de Roy Ayers et “Expansions” de Lonnie Liston Smith, le jazz a toujours cherché à regarder vers l’intérieur, à décrire les sentiments obscurs et informes qui se cachent dans nos entrailles, prenant forme et déterminant qui nous sommes aux yeux du monde qui nous entoure. C’est le cas du bien nommé “Reflections” de Katalyst, le dernier morceau de leur participation à Jazz is Dead Series 2.
S’ouvrant sur un piano et des ‘vibes’ en dents de scie, suivis de percussions downtempo, il évoque immédiatement des comparaisons avec le susdit Smith, ainsi qu’avec les premières productions de Jay Dee. La mélodie du cor et la mélodie des cuivres, répétées avec un respect consciencieux tout au long du morceau, se détachent et se contractent au gré des tempos et des humeurs. Les cuivres prennent à tour de rôle des solos, séparant leurs voix et changeant le sentiment à chaque phrase, alors que le ton passe du remords à l’espoir, ce qui n’est pas du tout différent de la multiplicité des sentiments parfois contradictoires. “Reflections” est une célébration de la pause et de la reconnaissance du chemin parcouru. Savoir d’où nous venons, où l’on va et où nous nous trouvons actuellement.

Chaque album de Jazz Iz Dead est une véritable pépite, préservation d’une face de la culture noire américaine, mais pas seulement, qui trouve sa source quelque part entre le jazz, le funk et la musique soul. Une fois encore, les rédactions de Paris-Move et de Bayou Blue Radio ne peuvent que saluer cet album dignement, en lui attribuant le fameux logo des “indispensables”.

Thierry Docmac
Correspondant aux USA
Bayou Blue News – Bayou Blue Radio – Paris-Move

PARIS-MOVE, July 14th 2022

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