Justin Adams & Juldeh Camara – Tell No Lies

Real World Records
World Music

Comme le dit le titre de cet album, ne nous racontez pas de mensonge. Et je ne vous en raconterai pas, car vous avez ici un genre musical à la richesse incommensurable puisque sous le titre générique de Real World se regroupent toutes les musiques du monde. Celles qui sont issues de pays que l’on oublie souvent, celles que nos médias habituels, radios et télés, ne nous font jamais écouter. Imbus qu’ils sont de notre continent trop égocentrique, focalisé sur lui-même et ceux qui ont les moyens de produire des albums. Comme s’il n’y avait que la richesse matérielle…
Et ces deux là, oui, ils sont ici pour nous proposer autre chose et nous prouver qu’il existe autre chose, hors de nos frontières matérialistes.
Juldeh Camara chante et joue du Ritti, violon africain à une corde, ainsi que du Kologo, banjo africain à deux cordes, Justin Adams chante et joue de la guitare électrique et acoustique, des percussions et du piano.
Ils vous ouvrent un nivers nouveau, accompagnés par Salah Dawson Miller aux percussions et quelques invités tels Mim Suleiman aux chœurs, Billy Fuller à la basse (sur les morceaux 2, 3, 5, 6) et Simon Edwards, à la basse également, sur le titre 9.

Cela vous donne douze histoires racontées en musique et avec des mots simples qui, comme l‘indique le titre de l’album, ne sont là que pour dire la vérité, sans la travestir avec les artifices du langage et des discours.
Cela raconte la beauté fascinante du Sahara, l’histoire de tous ceux qui se battent pour obtenir le visa qui leur permettra d’entrer dans ces pays qu’ils imaginent comme étant de nouveaux eldorados.
Cela évoque le détournement de l’aide humanitaire, cela magnifie aussi certaines jeunes beautés, leur conseillant même d’éviter de commettre des erreurs fatales et irrémédiables… Le tout dans un mélange émotionnel de genres musicaux. Un ‘melting pot’ où les sons électriques de la Gibson se mélangent avec les instruments ancestraux des artistes africains. La preuve, si besoin était, que le brassage culturel est le seul garant de la survie culturelle. D’autant que Justin Adams, équipé de ses guitares ‘conventionnelles’, constitue le lien qui assure la transition entre ces rythmes venus d’ailleurs et ceux auxquels nous avons toujours été familiarisés. Pour mémoire, c’est lui qui fut le co-auteur avec Robert Plant de l’album ‘Mighty Rearranger’, en 2005, et qu’il a produit deux des disques du groupe de blues saharien Tinariwen ainsi que le Robert Plant’s Strange Sensations Band.
A découvrir donc, absolument…!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine
 
Justin Adams