JUANITA STEIN – Snapshot

Nude
Pop
JUANITA STEIN - Snapshot

Si “1, 2, 3, 4, 5, 6” rappellera à tout fan des Modern Lovers l’intro de leur fameux “Roadrunner”, la connotation s’y limite hélas à ce pourtant prometteur décompte (après une ouverture délibérément lo-fi vaguement empruntée au “Sparks” des Who), de même que “L.OT.F.” ne renvoie pas non plus aux grandes heures de Guy Lux, Léon Zitrone et Cognacq-Jay (c’est juste ici l’anagramme de “Land Of The Free”). La plage titulaire (sans rapport non plus avec le film de Melanie Mayron du même titre, avec Brooke Adams et Piper Laurie), “Hey Mama” et “Take It Or Leave It” évoquent péniblement la Madonna coiffée d’un Stetson de son album “Music” de l’an 2000, tandis que “The Mavericks” ne relève hélas pas non plus du groupe floridien du même nom. Tout juste si, avec sa reverb-surf guitar façon Chris Isaak, “The Reckoning” pourrait à la rigueur passer pour la B.O. artificiellement rétro d’une série tournée par un David Lynch à bout de souffle. Autant dire que l’on ne se barbe pas qu’un peu à l’écoute de ce troisième album solo de Juanita Stein, la chanteuse des Howling Bells. Elle a beau tenter de se racheter in extremis avec un pastiche plan-plan de Patsy Cline (pedal-steel à l’appui), rendez nous plutôt les Joan Jett et Suzi Quatro d’antan, quand les rockeuses soignaient davantage leur jeu de guitare et de basse que leur épilation. Bref, un produit manufacturé de plus, mais qui s’en soucie désormais? Palme de l’ennui d’une année pourtant bien dotée en la matière: même la jaquette est chiante à pleurer…

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, November 2nd 2020