JOYLINER – Check Your Pulse

Autoproduction
Indie rock
JOYLINER

Qu’est-ce qu’on peut bien dire d’un groupe parisien accusant déjà son quart de siècle d’existence, et sur le point de publier son huitième album? Les frères Baron, Richard (guitare, chant, lyrics) et JP (batterie, chant, mandales) ainsi que Nicolas Duthuillé (guitare, chœurs) se sont adjoint Éric Dupérier pour bassiste, quand Nicolas résolut d’ajouter deux cordes à sa basse pour faire guitariste comme tout le monde. Sur ces dix nouvelles compos de leur cru (qu’ils s’obstinent à étiqueter ‘pop core’), le carrousel des références s’emballe, mais c’est d’abord l’énergie que ces lascars y déploient qui saute aux tympans. Dès le riff hérissé du “Call Us” d’ouverture, les radars de l’auditeur s’affolent: serait-ce du Smashing Pumpkins mâtiné de Buzzcocks, ou plutôt du Stiff Little Fingers mariné chez Bob Mould? Pas le temps d’y songer plus avant que “Surface Scratcher” ravive le souvenir humide des Only Ones, et l’on ne peut manquer d’y déceler ce que cette bruyante power pop doit autant au Cure de “Seventeen Seconds” qu’aux innombrables héritiers du Velvet. “Cringe” s’adossse ainsi à ce point fusionnel où les Replacements rejoignent les Go-Betweens: trame mélodique sinueuse sur barouf d’enfer, tandis que “Touchstone”, “Bad Dancers, Unite” et “I’m OK” tirent les premiers Talking Heads vers ces démos auxquelles Jerry Harrison contribua sur le premier Modern Lovers, pour aboutir à du proto-Television presque plus vrai que nature. On vous avait prévenus, ce skeud est un vrai jeu de pistes! À preuve, le vaporeux “There” accueille pour guest le grand Jon Auer (of Posies and Big Star fame), et son décollage psychédélique présente des entrelacs de guitares acides, sur des coups de boutoir rythmiques à renvoyer la scène Paisley à ses cherches études. Démarquant son riff de celui de “Purple Haze”, le psycho-garage “Brace” propose ainsi des chœurs aériens millésimés Small Faces ’66. En tentant de sonner comme Sugar, “Late” n’en parvient pas moins à s’approcher du Paul Weller de “All Mod Cons” (à viser la Lune, au pire, on atteint les étoiles). Avec “Brace”, retour à la power-pop énervée de Steve Diggle et Pete Shelley, avant qu’une seconde version de “There” (sans Jon Auer) ne vienne conclure en ghost track cet album aussi cohérent que singulier. Adoubés en leur temps par des media aussi crédibles que Rock Hardi ou Abus Dangereux, que voulez-vous que l’on ajoute? Eh bien, au choix: bravo, merci et à bientôt, pardi!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 9th 2021

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JOYLINER – Call Us (Lyric video):