Folk, Pop

Après Cole Porter, Artie Shaw, Harry Cover et Jesse Malin, les Anglo-Saxons semblent décidément n’en avoir pas fini avec les blazes dont la connotation prête à sourire chez nous. Joshua RADIN, ce natif de l’Ohio (qui vient de célébrer son 45ème anniversaire) fut révélé il y a une quinzaine d’années, quand certaines de ses premières compos (alors au stade de démos) furent utilisées pour les bandes originales de séries TV populaires aux States. Voici déjà son huitième album depuis 2006, dans une veine folk-pop millésimée late sixties/early seventies. La plage titulaire qui ouvre le ban donne ainsi l’impression d’ouïr un vieil inédit de Paul Simon, au temps où ce dernier partageait le micro avec un certain Garfunkel, sentiment que prolonge sans ambiguïté “You Got Me Thinking”. Entre des artistes comme Chris De Burgh et Yusuf Islam (dernier pseudonyme en date de Cat Stevens), le timbre subtilement voilé de Joshua RADIN demeure en effet le seul élément qui le distingue un tant soit peu des précités. Deux jolies covers (“She Smiled Sweetly” des Stones de “Between The Buttons”, et “I Won’t Back Down” de Tom Petty) confirment la cible du personnage: une large frange de la population féminine, chez qui la nostalgie des émois adolescents ne se traduit pas selon les mêmes termes que pour leur pendant masculin. Tandis que daddy fait reluire au garage les chromes de sa moto, mummy écoute en soupirant Radin dans la cuisine, tout en sortant les couverts du lave-vaisselle… Avis aux mâles récemment divorcés: ce disque sied parfaitement à un premier dîner aux chandelles. Il présente en outre l’avantage de ne pas réveiller les enfants qui roupillent dans la chambre du fond.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, August 24th 2019

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