JORDAN RUDESS – Wired For Madness

Music Theories / Mascot / Wagram
Prog' Rock
JORDAN RUDESS - Wired For Madness

Profitant d’un trou dans son emploi du temps de ministre, entre le lancement du Distance Over Time de Dream Theater (22/02/2019) et l’organisation du 4ème Keyfest (30/05-01/06/2019) à Fort Wayne, IN, Jordan Rudess, l’un des claviéristes les plus respectés de la planète pour son esprit curieux et ses doigts agiles élevés à l’E.L.P. période Tarkus, sort Wired For Madness. Ses biographes aiment à rappeler le faux bond qu’il fit à Dream Theater en préférant intégrer Dixie Dregs à mi-temps, en 1994, pour préserver sa vie de famille. Pourtant, 4 ans plus tard, il illumine le Metropolis Part II de DT après être passé par la case Liquid Tension Experiment. On retrouve donc, entre autres, sur ce 14ème album solo: James LaBrie (chant), John Petrucci (guitare) et un certain Marco Minnemann, candidat malheureux à la succession du batteur Mike Portnoy en 2011. Pour la suite de 33 minutes “Wired For Madness”, en deux parties, Rudess colorie les mêmes motifs sonores que DT, mais en dépassant du trait: intro au groove “6:00”, ponts jazz étrennés sur “The Dance Of Eternity” avec clarinette, revamping de la ligne de chant de “The Ministry Of Lost Souls”… Et aligne les moments de bravoure sans réel fil conducteur, avec forces sons de synthés futuristes ou de piano classique (révélateur de son niveau), arrangements victoriens à la Beatles, et mélopées de Marjana Semkina (la voix du duo prog’ de chambre russe Iamthemorning). Ajoutez à cela des paroles qui surfent sur le concept de l’humain augmenté par la bionique, développé en partenariat avec l’ami et auteur Peter Orullian (la plume de The Astonishing), et vous comprendrez pourquoi Mme Rudess elle-même a enjoint son mari à contrebalancer tant d’ambiances cliniques. Il s’y reprendra à deux fois, avec l’aérien “Off The Ground”, et surtout un blues, “Just Can’t Win”, tel qu’aurait pu le jouer Frank Zappa… Avec, excusez du peu, Joe Bonamassa à la guitare et une section de cuivres chaude comme la braise.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVEROCK & FOLK

PARIS-MOVE, November 27th 2020