Jonny Lang – Live at the Ryman

Concordmusic Records
Blues

Bien sûr que des nouvelles du garçon font toujours plaisir à entendre Surtout que celles-ci se font, hélas, trop rares. Alors lorsqu’un disque ‘live’ de Jonny Lang sort, on l’achète avant même d’avoir écouté, ne serait-ce que l’embryon d’un son. Il faut dire que, pétrifiés depuis la sortie de ‘Lie To Me’, nous sommes toujours dans l’attente du nouvel album hypothétique qui nous procurera les mêmes sensations. Plus qu’une galette éponyme, celle-ci est en effet devenue l’objet d’un culte à part entière. Et cela n’empêche pas l’énoncé d’une réserve dès la première manipulation du boitier dans lequel figure le CD. L’ouvrage sort en effet en 2010 mais c’est en fait la captation live d’un concert donné il y a deux ans, en août 2008, dans la prestigieuse salle ‘The Ryman’, de Nashville, Tennessee. Ils auraient pu faire plus rapide, tout de même ! Mais il faut raison garder, car le musicien est fort jeune, 28 ans, et c’est certainement parce qu’il fait partie du paysage depuis longtemps que nous sommes très vite en manque de lui.
Il faut dire que c’est à l’âge de 14 ans qu’il sortit ‘Smokin’, premier opus de Kid Lang and the Big Band et qu’il enchaîna depuis, ‘Lie To Me’ en 1997, ‘Wander This World’ en 1998, ‘Long Time Coming’ en 2003, ‘Turn Around’ en 2006 et ce ‘Live’ en 2010. Soit cinq albums en treize ans. Je conviens que cela est loin d’être négligeable, mais le troisième millénaire ayant été annoncé comme celui où tout s’accélère, quoi de plus normal à ce que l’on en demande toujours plus, surtout lorsque ce n’est que du très bon.
Je précise enfin que n’ayant pas eu le bonheur de le voir au Grand Rex, lors de son dernier passage à Paris, je suis tellement dans l’attente de son retour que j’aurais tendance à devenir du style ‘impatient agressif’. Son apparition dans le Blues Brothers 2000 n’ayant pas apaisé ma soif de le voir sur scène.
Petite innovation intéressante: il vient de débuter une tournée outre Atlantique d’une trentaine de concerts dont certains sont ‘à la carte’. C'est-à-dire qu’il vous suffit de lui écrire par e-mail et de lui demander qu’il vous joue tel ou tel morceau, et il le fera. Les autres concerts sont de forme plus conventionnelle et il se compromettra également avec Buddy Guy dans une troisième mouture de ses shows. Ce qui l’inscrit à nouveau dans la perspective du Blues, car il y a encore quelque temps, il semblait avoir adopté une orientation plus ‘gospelisante’, voire ‘chrétienne’.
Pas de doutes, sur ce ‘live’, il est toujours aussi doué aux guitares et sa voix conserve ce timbre si particulier qui lui confère tant d’originalité. Une voix de vieux noir dans un corps de jeune blanc si mignon que pas mal de belles mères aimeraient avoir pour gendre. Une petite heure de grand bonheur en douze chapitres qui peuvent s’écouter en boucle, l’espace d’un long moment que l’on appréciera certainement beaucoup. Seul, ou entre amis.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine
Jonny Lang