Meditative Music |
Né un 15 Août voici bientôt 43 ans, Jon Hopkins grandit dans les faubourgs de Wimbledon, où il commença très jeune à développer un intérêt pour les sons électroniques, à l’écoute des premiers balbutiements de la house music via la radio. Dès son douzième anniversaire, ses parents l’inscrivirent au Junior Department du Royal College Of Music de Londres, où il étudia cinq ans durant des compositeurs modernes tels que Ravel et Stravinsky, et finit même par interpréter le Concerto pour Piano en Sol Majeur de Ravel au sein d’un orchestre, à l’issue d’un concours. Bien que la voie de concertiste professionnel semblât alors lui être promise, le jeune Jon préféra investir ses premiers émoluments dans l’acquisition d’un synthétiseur Roland, sur lequel il commença à élaborer ses premières compositions électro. En1997 et 1998, il assura les samples et claviers au sein du backing band de la star indie electro-pop Imogen Heap, pour débuter l’année suivante par l’enregistrement de son premier album solo, Opalescent. Intégralement instrumental, ce dernier suscita un vif intérêt critique, et plusieurs des ses plages figurèrent même alors sur la bande son de la fameuse série “Sex & The City”. Après un second album en 2004, Hopkins (qui avait entre temps embrassé une carrière lucrative de session musician) se trouva mis en relation avec Brian Eno. Leur collaboration aboutit au Anoher Day On Earth de celui-ci, et ouvrit à Jon d’autres opportunités, comme d’œuvrer auprès de Colplay pour leur album de 2007, Viva La Vida Or Death And All His Friends. Son troisième album vit le jour fin 2008, tandis que le suivant dut attendre cinq ans, et que son successeur en fit encore autant, tant Hopkins se trouvait dès lors assailli de projets parallèles (musiques pour chorégraphies, performances collaboratives, production…). Adepte de la Méditation Transcendentale (qu’il déclare pratiquer surtout à des fins créatives, au regard de ses propriétés désinhibantes), il nous livre à présent neuf titres plus cosmiques les uns que les autres, dans une veine contemplative plus proche de Klaus Schulze et Tangerine Dream que de tout autre versant krautrock. Des pièces immersives telles que le “Welcome” d’ouverture, les trois volets intitulés “Tayos Caves Ecuador” (le premier sur fond sonore de chutes d’eau, le second façon “Aguirre, La Colère de Dieu” et le troisième lorgnant plutôt vers “Le Grand Bleu”), et d’autres aux titres aussi évocateurs que “Love Flows Over Us In Prismatic Waves” (sic) séduiront instantanément tous ceux que le yoga, l’ornithologie, le véganisme et la macrobiotique ont détourné de nos civilisations décadentes pour embrasser les philosophies New Age. Soyons clairs: amateurs de break-beats, de guitares heavy et autres éructations, allez cueillir vos acouphènes ailleurs (bonne nouvelle: pas l’ombre d’une drum-machine en perspective)… Comment disait-on déjà, à l’époque? Planant? Edgar Froese not dead!
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, March 21st 2022
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Album à commander sur le Bandcamp de Jon Hopkins, ICI
Recommandé par le rédacteur en chef, le double vinyle transparent: ICI
Jon Hopkins – Music For Psychedelic Therapy (Excerpt):