Livre

Le documentaire de France 2, “La France Rock ’n Roll” (rires), où Johnny, qui n’avait pas encore médiatisé son cancer des poumons, commentait depuis L.A. ses images d’archives, a d’un coup ringardisé toutes les biographies posthumes de l’idole. Aussi, Laurent Lavige a été bien inspiré de travailler l’iconographie couleur – et donc l’originalité – de son ouvrage chapitré par décennies, second reboot de Johnny Hallyday Notre Icône (2010, même éditeur). C’est moins l’animateur de France Inter que le producteur de Fred Blondin, première partie de Johnny en 1996, qui se livre. L’ex-fan des sixties donne un sens à l’histoire: le jeune Hallyday (orthographe issue d’une erreur typographique), dont Lucien Meurisse – patron d’Europe 1 – brisa le premier 45 tours en 1960, deviendra au gré des modes un rocker/ hippie/ crooner iconique qui ne s’interdira rien tout au long de sa carrière. Même les (doubles) échecs, comme ceux de l’album Country Folk Rock et de la tournée Johnny Circus de 1972, annus horribilis. L’auteur se prend néanmoins les pieds dans le tapis à deux reprises. Sur le père Léon Smet que le soldat Jean-Philippe a pourtant bel et bien vu dans le cadre d’une paparazzade organisée. Et dans l’annexe discographique où un pan entier des pochettes de LP des seventies est passé à la trappe. Le reste – 100 millions de disques vendus, 30 millions de spectateurs sur 100 tournées – relève de statistiques pures… et désormais figées depuis que le 51ème album, testamentaire, supervisé par Maxime “Yodelice” Nouchy a été accueilli le 19 octobre 2018 avec le succès que l’on sait.

Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, December 2nd 2019