John Norum – Play yard Blues

Mascot Records
Blues

Quand, parlant des pays nordiques, on ne discute pas de suite du norvégien Bjorn Berge, on applaudit, à juste raison, le Thorbjorn Risager du Danemark. Il était donc légitime que je me fasse une joie de vous parler ici de John Norum, élévé en Suède, bien que natif du même pays que Bjorn. Et vu l’intérêt que portent les suédois à la musique bleue, il était étonnant qu’aucun artiste purement bluesy ne se manifeste en tant que tel.

Voilà donc ce que l’on attendait, avec un trio guitare (et chant)/basse/batterie qui nous offre un premier opus de dix plages de blues-rock du meilleur aloi. Et pour que l’album soit plus percutant, le trio s’est adjoint un quatrième comparse, aux percussions.
Cela nous rappelle tantôt certains groupes britanniques et tantôt des combos américains tels ZZ Top, notamment à cause de la voix de John Norum qui n’est pas sans rappeler celle de Bill Gibbons.
Et son toucher de guitare n’est pas non plus ce que l’on peut appeler celui d’un néophyte. L’ex-guitariste d’Europe (hé oui), a visiblement conservé des séquelles de son séjour chez les rockeurs scandinaves, autant dans son jeu de guitare que dans les compositions, nous livrant ici un opus de blues-rock (ou rock-blues, au choix) qui présente pas mal d’intérêt.

Même si le titre de l’opus annonce la couleur, ‘Yard Blues’, je ne suis pas certain que ses congénères du Jefferson Blues Magazine le mentionneront ou le chroniqueront car ils sont, selon moi, davantage portés sur l’orthodoxie, en ce qui concerne le Blues. Mais je pense que ceux qui connaissaient déjà le musicien depuis quelque temps seront réjouis par cet opus qui envoie, et bien.

Dominique Boulay
Paris-Move et Blues Magazine

 

Même si le titre de l’opus, ‘Yard Blues’, et la photo de la couv du digipack (John Norum assis à côté d’un tout jeune garçon qui apprends à jouer de la guitare) laisseraient à penser que vous aller vous plonger dans une galette de blues langoureux et léger fait pour juniors souhaitant apprendre quelques bons plans de blues, faites attention avant de monter le son, car vous avez ici de la bombe et du blues-rock qui cartonne.

Sûr que d’avoir tenu la gratte dans un groupe tel Europe ne peut vous faire tout larguer du jour au lendemain et que vous gardez en vous ce jeu de guitare qui trucida des foules entières.
Ecoutez ‘When Darkness Falls’, un blues-rock réellement percutant, ou ce ‘Got My Eyes On You’ qu’aurait pu signer un grand groupe de rock, et vous avez la preuve qu’on ne peut renier ses origines et tout ce que l’on a vécu.

Amateurs de grosses guitares qui déménagent, vous allez adorer, car les soli sont acérés et se déversent avec délectation de vos enceintes. Vous aurez même la divine tentation de monter le son car des titres comme ‘Got My Eyes On You’ ne peuvent s’écouter que potards poussés à fond.

Avec ‘Over And Done’, vous avez un concentré du meilleur rock-blues qui ne se pose pas de question, tandis que sur ‘Travel In The Dark’, mazette, vous aurez comme l’impression que c’est du Europe, avec cette même guitare affutée qui fait vibrer l’air après chaque couplet du chanteur.

Grand solo d’entrée, sur l’instrumental ‘Play Yard Blues’, avant que John ne se lâche totalement, faisant de ce titre le plus bluesy de tous, sans ce rock épicé et pimenté qui donne aux neuf autres morceaux cette saveur rock band que l’on aurait aimé être plus légère, plus affinée.
Un titre, le dernier, qui laisse espérer un prochain album teinté plus blues encore et un peu moins rock, car le bonhomme est impressionnant dans ce style qui lui colle si bien à la six cordes.

Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy
John Norum