John McLEAN, Charles BARKATZ & Friends – Shadow Man

Leaky Shoes / Treetops Records
Blues
John McLEAN, Charles BARKATZ & Friends - Shadow Man

S’ouvrant sur l’ironique “Leaky Shoes” (au laid-back funk cuivré, et proposant l’astucieux: “looked over to my right, saw that nothing was left, looked over to my left, saw that nothing looked right”), cet album ne propose rien moins qu’une rencontre au sommet à Austin, Texas. Présentons-en les protagonistes: né à paris en 1959, le guitariste Charles Barkatz commença par y étudier les répertoires de John Lee Hooker, Muddy Waters et B.B. King, avant de s’atteler au jazz sous l’influence conjointe de Kenny Burrell et Wes Montgomery. Se produisant régulièrement sur les scènes parisiennes, il en fait également autant à Tampa et Sarasota, aux States. Quant au Texan John McLean, c’est un artiste aux talents multiples, entre théâtre, écriture, cinéma et certes, musique aussi. Ces deux larrons ont déjà commis un premier album ensemble l’an dernier (“So Nice To Come Home To”), mais s’en sont cette fois remis aux sorcier des studios texans, les inénarrables Derek O’Brien et Mark “Kaz” Kazanoff (qui produit ces sessions), avec le concours de la section rythmique maison et des fameuses Texas Horns de Kaz (incluant le trompettiste Al Gomez). Dès “The Brooklyn Blues Café”, on saisit la connection qu’évoque cette combinaison de lazy blues et d’arrangements de cuivres charnus: le Paul Butterfield Blues Band post-Bloomfield, quand son leader éponyme engagea une section de soufflants (comprenant alors David Sanborn) pour en étoffer le son. Sur la plage titulaire (swing cuivré, soutenu de bout en bout par l’orgue Hammond de Nick Connolly), le grand Derek O’Brien et Charles Barkatz échangent des choruses de guitare proprement ébouriffants, tandis que le lent “She Cry Blues” renvoie à la période “Crusade” de John Mayall (ainsi qu’à sa version du “Double Trouble” de Otis Rush sur cet album crucial), de même que “New Life”, “Bathtub Blues” et “Black Train” (où c’est Kazanoff en personne qui tient l’harmonica). Un album sympathique et chaleureux, devant toutefois autant son attrait à ses deux co-auteurs qu’à ses émérites participants.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 30th 2020

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John McLEAN, Charles BARKATZ & Friends – Shadow Man: un album à retrouver (en anglais) sur le site de nos amis de la American Blues Scene, ICI

John McLEAN, Charles BARKATZ & Friends – Leaky Shoes Blues: