Blues |
Il en a encore dans les pattes, le bougre ! Onze titres, dont huit compositions signées John Mayall. Preuve que les années et les décennies qui passent n’ont aucune prise sur le talent.
La première des trois reprises – et donc interprétations – est signée Bettye Crutcher qui sortit en 1974 un album réédité en 2013 chez Stax, Long As You Love Me. La seconde est de James A Lane alias Jimmy Rogers, membre du Muddy Waters Band dans les années 50, et la troisième de J. L. Williams, celui-là même qui composa Don’t Deny Me en compagnie de Gregg Allman, et qui démontre bien que s’applique aussi dans la musique l’adage que “les amis de mes amis sont mes amis”. John Mayall est toujours à la guitare, à l’harmo et aux claviers, mais là, il excelle également à l’orgue Hammond B3 et au piano. La section cuivres en renfort sur It’s Hard Going Up est brillante, avec Ron Dziubla aux saxophones ténor et baryton, Mark Pender à la trompette et Nick Lane au trombone. L’album est tonique, pour ne pas dire qu’il pète le feu ! A près de 83 ans (hé oui, 83, mes amis !) Mayall n’est plus uniquement le père et le grand-père du British Blues, il en aussi l’arrière-grand-père ! Sur cet opus la place de chaque musicien est, sur un titre ou un autre, particulièrement mise en valeur. Je retiens tout particulièrement celle de Rocky Athas qui fait des étincelles à la gratte. Le noyau dur du groupe est toujours constitué de Jay Davenport aux percussions et à la batterie, Greg Azad à la guitare basse, un duo qui constitue une section rythmique irréprochable ! Joe Walsh est “the special guest” sur deux titres, The Devil Must Be Laughing et Cards On The Table, le fameux guitariste de James Gang et d’Eagles, et qui a joué sur 22 albums.
Avec “Talk About That” vous avez droit à un 59ème album du “super-papy-bluesman” John Mayall, un effort remarquable en tous points !
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Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
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