JOHN LEE – The Artist

Cellar Music Group
Jazz
JOHN LEE - The Artist

En dépit de leur parfaite homonymie, il ne faut pas confondre ce John Lee-ci avec celui qui tint la basse au sein du fameux Eleventh House de feu Larry Coryell (ainsi qu’auprès de Joachim Kühn, McCoy Tyner, Greg Hines, Sonny Rollins et Aretha Franklin, parmi tant d’autres). Diplômé en 2016 du fameux Berklee College Of Music, celui dont il est ici question naquit voici 28 ans à Séoul (Corée du Sud), et il s’agit de son premier album en tant que leader. Basé à Vancouver, il est un multi-instrumentiste aussi doué à la contrebasse qu’à la batterie, aux claviers et à la guitare. Sur le conseil avisé du saxophoniste Cory Weeds (présent sur trois titres, et par ailleurs patron du label Cellar Music Group), il ne se consacre pas moins exclusivement ici à l’instrument à quatre cordes que les jazzmen surnomment le cercueil. C’est avec une composition de Mulgrew Miller, que John ouvre les festivités. À la tête de son propre trio (avec Carl Allen aux sticks et Miles Black aux ivoires), il dispense au fil de ce “Soul Leo” des lignes latino sinueuses, auxquelles répondent le sax ténor de Weeds et le jeu élégamment articulé de Black, tout en s’y octroyant un solo aussi concis qu’expressif. Mené par un piano alerte, le ragtime bop “Carl’s Blues” (écrit pour Carl Allen par Benny Green) dévale à plein régime, offrant au batteur une échappée belle. Celui-ci adopte ensuite des balais feutrés pour la relecture swinguante à souhait du “Softly As In A Morning Sunrise” de Rombert et Hammerstein, au cours de laquelle Lee dialogue en totale complicité avec ses comparses. Première de ses deux compositions en lice, le délicat “Life Is A Beautiful Thing” permet à Miles Black de tutoyer la geste d’un Bill Evans. Il prend à nouveau son envol sur “September In The Rain” et la plage titulaire, où il évoque tour à tour Bud Powell et Erroll Garner, et Allen propose un solo finalement plutôt convenu. Dans la veine langoureuse d’un Stan Getz, Cory Weeds revient pour une belle adaptation du “Fabienne” du regretté sax alto suisse George Robert. De facture somme toute orthodoxe, ce disque se referme sur une reprise enlevée du “Blues On A Sunday” de Joshua Redman, où le combo se répartit brillamment les soli en toute équité.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, July 2nd 2022

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Track Listing:
1. Soul Leo (5:33) (M. Miller)
2. Carl’s Blues (4:03) (B. Green)
3. Softly As in a Morning Sunrise (5:47) (S. Rombert, O. Hammerstein)
4. Life is a Beautiful Thing (5:24) (J. Lee)
5. September in the Rain (5:50) (H. Warren)
6. The Artist (4:47) (J. Lee)
7. Fabienne (6:03) (G. Robert)
8. Blues on Sunday (6:03) (J. Redman)

John LEE est à retrouver également dans Bass Magazine, ICI