Jazz |
Ayant étudié auprès du Brubeck Institute (situé au sein de l’Université du Pacifique, en Californie) sous les auspices de l’immense Christian McBride, le bassiste et contrebassiste Joe Sanders, originaire du Midwest, est à présent quadragénaire et établi sur notre Continent (près de Marseille, aux dernières nouvelles). On a pu apprécier son jeu inventif auprès de Charles Lloyd, Gerald Clayton, Joshua Redman, Ambrose Akinmusire, Ben Wendel ou encore Kendrick Scott, et sur son troisième album en tant que leader, il est accompagné de Logan Richardson au saxophone alto, Seamus Blake au saxophone ténor et Greg Hutchinson à la batterie (sur les pistes 1, 2, 3 et 4), puis de Jure Pukl au saxophone ténor (piste 6) et Taylor Eigsti au piano et claviers (piste 10). Captées live lors de l’édition 2021 du festival Jazz en Tête de Clermont-Ferrand, les quatre premières plages témoignent de l’interplay remarquable d’un quartet où la section rythmique fait jeu égal avec les cuivres, dans l’esprit de certaines prestations de Stan Getz, Coleman Hawkins et Kamasi Washington. Sur la dernière de ces quatre plages, Joe invite son propre fils, Elioté (alors âgé de cinq ans), à en psalmodier le pattern au mélodica. Outre la piste titulaire (enregistrée en solo au Cicaleto Studio d’Arezzo en Italie), le reste de l’album provient du home studio de Joe, et il s’y exprime également seul (hormis les participations du sax ténor moelleux de Jure Pukl sur “Amalfi”, et des claviers de Taylor Eigsti sur le “D.H.” conclusif). Seul ne signifie toutefois pas exclusivement à la basse, puisque ce sorcier y officie aussi à la batterie, au piano et à la programmation numérique. Ce qui dresse un pont déterminant entre tradition et modernité: la marque significative de toute démarche jazz depuis ses origines, et la signature d’un authentique explorateur.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, November 11th 2024
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