Blues |
Tout lecteur occasionnel ou tout fervent abonné à la revue Living Blues, élaborée dans le Mississippi, ou à l’autre grand magazine américain qu’est Blues Revue, a déjà vu des annonces concernant cette fameuse croisière. Et si vous prenez le temps de vous rendre sur le site www.BluesCruise.com vous verrez qu’il faut se dépêcher de réserver pour les prochains embarquements car cela est très vite ‘Sold Out’!
Pour votre information, les prochains départs annoncés sont les 17-24 octobre 2010, 22-29 janvier 2011, 23-30 octobre 2011 et 22-29 janvier 2012. Et rappeler que les plus grands bluesmen de la planète s’y retrouvent ne peut que mettre l’eau de feu à la bouche des plus sobres d’entre nous, s’il y en a! Pour mémoire, Ana Popovic m’avait confié avoir profité de l’occasion pour y inviter ses parents. Tant qu’à faire, autant profiter de l’opportunité pour faire plaisir autour de soi!
Rien de plus normal, donc, que Joe Louis Walker s’y produise et se saisisse des circonstances particulières pour y enregistrer un album ‘Live’. Le guitariste nous propose un panel de compositions écrites par Joe Russo, Deadric Malone, Lowell Fulson, Nick Gravenites, Duke Robillard, J.J. Malone et j’en passe… L’occasion, pour Joe Louis, de prouver une fois de plus à quel point il fait partie des meilleurs musiciens sur la grande planète bleue.
Cerise sur le gâteau, il invite quelques-uns des artistes embarqués avec lui pour cette croisière musicale. Et là, on regrette de suite de ne pas avoir fait cette croisière là. Pensez donc que sont avec Joe Louis Walker: Johnny Winter, Tommy Castro, Kirk Fletcher, Paris Slim, Nick Moss, Todd Sharpville, Duke Robillard et Tab Benoit aux guitares, Mike Finningan aux claviers, Mitch Woods au piano, Kenny Neal et Watermelon Slim à l’harmonica.
La musique est superbe et chaque musicien se livre à quelques tours de force qui rendent cet ouvrage exceptionnel à plus d’un égard. N’oublions pas que c’est devant un public de connaisseurs éclairés et d’amateurs exigeants que les artistes se produisent, d’où une incontestable qualité musicale sur cet opus. Plus de soixante dix minutes de musique en direct, comme si nous y étions,…et sans les coups de soleil!
Un album qui vaut vraiment le détour, d’autant plus, qu’une nouvelle fois, Dixiefrog nous a rangé la galette dans un superbe emballage. Dans le petit livret joint au disque, Joe Louis Walker se confie et nous avoue que cet ouvrage est l’aboutissement et le prolongement de deux projets. La suite, en quelque sorte, du ‘Live at Slims’ Vol.1 & 2, au début des années 90, et du ‘Great Guitars’ de la fin de la même décennie, auxquels il convient d’ajouter l’expérience acquise et une dextérité encore plus convaincante.
PS: Dans la rubrique ‘Special Thanks’, on ne s’étonnera pas de voir Joe Louis remercier Basil Charles et Dana Gillespie, les instigateurs du festival de blues de Mustique, puisque le navire chargé de musiciens ne passe pas loin de l’îlot des Grenadines.
Après le Blues Music Award de l’album de l’année décroché avec ‘Between A Rock And The Blues’, on se demandait bien ce que Joe Louis Walker allait pouvoir nous sortir de sa six cordes pour nous surprendre un peu plus encore.
Pari réussi avec cet opus ‘live’ réalisé en compagnie de bien belles pointures qu’un grand nombre d’artistes auraient bien aimé avoir comme guests, ne serait-ce même qu’un seul de ces invités. Jugez plutôt: Mike Finnigan, Kenny Neal, Jason Ricci, Watermelon Slim, Duke Robillard, Tommy Castro, Johnny Winter, Tab Benoit, Curtis Salgado, et je m’arrête là, tant la liste est longue et impressionnante. Une consécration pour le jeune californien qui quitta sa famille très tôt pour rejoindre Mike Bloomfield puis Freddy King, entre autres, avant de plonger dans le gospel pour revenir au blues, en 1985, pour remporter haut la main plusieurs W.C. Handy Awards. Une consécration qui ne fait pas de cet album un ‘indispensable’, mais qui le place indiscutablement dans la lignée des très beaux albums de l’année 2010.
Un album qui transpire un blues explosif et rageur, puissant et incendiaire, un album au casting de folie et qui mérite de non seulement figurer dans votre CD’thèque, mais aussi en haut de la pile des meilleurs albums de blues de l’année, pochette du digipack ouverte, pour bien constater à chaque écoute que c’est bien Johnny Winter que vous entendez, ou Watermelon Slim, ou encore Tab Benoit.
A l’époque des rééditions d’albums à grand renfort de bonus tracks, voilà un album qui se suffit à lui seul et qui vous laisse la furieuse impression que vous y serez, vous, à la prochaine Blues Cruise.
Paris-Move, Blues Magazine & Blues Matters
http://www.myspace.com/frankiebluesy