Blues |
En cinquante ans de carrière et deux douzaines d’albums, Joe Louis Walker s’est fait une spécialité de décloisonner les genres connexes au Blues, passant sans vergogne de la Soul sophistiquée au Rock pachydermique. Entouré de la même équipe que pour l’excellent Hellstorm (2012), Mr. Hall Of Fame 2013 démarre avec les potards de l’ampli à 11 sur ‘Hornet’s Nest’, morceau-titre Hard prétexte à un solo rapide… Rapide pour un guitariste de 64 ans qui n’a pas les prétentions d’un virtuose Jazz ou d’un shredder Metal. Son chant sur ‘All I Wanted To Do’ chevrote dans l’aigu? So what? L’écart par rapport à la perfection, ou du moins l’idée qu’on s’en fait, confère un supplément d’âme aux textes. On sait Joe consciencieux dans ses choix et ses traitements de reprises : le Rock n’ Roll ‘Don’t Let Go’ (Roy Hamilton, 1957) se voit ainsi enrichi de choeurs Gospel, genre auquel l’intéressé s’est essayé à la fin des seventies. On en conclurait presque que l’alligator en bas de la photo de Michael Weintrob est le même gage de qualité que le crocodile des polos Lacoste. C’est sans compter sur ‘Ride On Baby’ (Rolling Stones, 1967) qui, vidé de sa substance psychédélique, est à deux doigts de sombrer dans la fange Pop.