Jimmy Thackery and The Drivers – Live in Detroit

Dixiefrog – Harmonia Mundi
Blues

Enregistré le 19 novembre 2009 au Callahan’s Music Hall de Detroit, le nouvel opus de Jimmy Thackery frappe fort. Il faut dire que les frères Callahan n’ont pas l’habitude de recevoir n’importe qui dans leur célèbre estaminet, deux des dernières formations s’étant produites chez eux ayant pour nom Watermelon Slim & the Workers en mars 2010 et Nick Moss & the Flip Tops en avril de cette même année. C’est vous dire que nous n’avons pas affaire ici à de la petite bibine…!

Il faut rappeler que le guitariste qui débuta en 1972 avec les Nighthawks et qui resta en leur compagnie jusqu’en 1987 n’est pas un petit joueur, non plus (pardon, Olivier, pour ce jeu de mots!). Plus d’un musicien reconnu s’est d’ailleurs compromis avec ce band: Bob Margolin et Warren Haynes, pour ne vous en citer que deux, histoire de rappeler dans quelle cour nous jouons.

Depuis, le Jimmy a réalisé onze albums, et quand ce n’est pas avec ses Drifters qu’il enregistre, c’est avec Tab Benoit, David Raitt ou John Mooney. Ce soir là, pour l’enregistrement du disque et du DVD (mais ici vous n’avez que le CD), il est accompagné de Russ Wilson alias ‘Rollo Giganate’ aux fûts et de Mark Bumgarner alias ‘Bumpy Rhodes’ à la guitare basse. Beaucoup d’instrumentaux figurent sur cet opus (cinq des dix morceaux) et les deux premiers titres font environ dix minutes chacun, ce qui n’est jamais facile à inclure dans un album live.

En ce qui concerne les morceaux chantés, les blues prennent une part prépondérante. Parfois rock, le plus souvent joués lentement, ils laissent néanmoins, eux aussi, une place essentielle aux soli de Stratocaster, tout comme sur les instrumentaux.

Un ouvrage à écouter de préférence aux heures calmes car les longues pièces musicales se prêtent davantage à la mélancolie propre au blues.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine

 

Guitariste des Nighthawks avec lesquels il enregistra une vingtaine d’albums en près de 15 ans, Jimmy Thackery est un des maîtres de la six cordes, et ce n’est pas Tom Principato qui me contredira et avec lequel Jimmy créa The Assassins, en 87. Un combo avec lequel il sortira trois albums, avant de le quitter pour créer son propre groupe, Jimmy Thackery & The Drivers, avec lequel il connaîtra d’entrée la notoriété grâce à quelques excellents albums tels ‘Drive To Survive’ (en 1996), ‘True Stories’ (en 2003) et le génial ‘Guitar’, également sorti en 2003, sans oublier ‘the’ album sorti avec Tab Benoit en 2004, ‘Whiskey Store Live’.

Enregistré à l’automne 2009 en compagnie d’une rythmique d’acier composée de Mark Bumgarner à la basse et Russ Wilson à la batterie, ce live renoue avec ce qui faisait la marque de fabrique des grands live des 70’s et 80’s, des titres de près de 10 minutes, et cela commence fort d’entrée, avec une superbe reprise d’Albert Collins, ‘Don’t Lose Your Cool’. Et puisque le Jimmy vous le dit et le joue, soyez toujours cool et envoyez-vous illico les neuf autres titres d’un seul coup, comme si vous étiez sur ces interminables american highways pour lesquelles vous devez avoir du CD en réserve pour voyager cooool.

Autre reprise admirablement jouée par Jimmy et ses Drivers, ce ‘Love Me Baby’ signé Memphis Slim et dans lequel Jimmy Thackery fait vibrer de manière follement sensuelle les cordes de sa Strato. Car avec Jimmy on donne beaucoup plus dans le feeling, le léger et la caressant que dans le lourdingue et la démo de technicité. A preuve, remettez-vous cette longue mais combien jouissive adaptation de ‘Don’t Lose Your Cool’ et vous vous le repasserez de plaisir une fois l’opus écouté en totalité. Si ce n’est pas d’ailleurs la totalité de l’album que vous aurez envie de réécouter car dans certains titres il y a de telles subtilités et finesses qu’une seule écoute ne peut suffire à les apprécier totalement. Ecoutez donc ce ‘Solid Ice’, solide car bétonné par une rythmique implacable avec Mark à la basse et Russ aux fûts, mais divinement léger et aérien dans le jeu de la six cordes. Une pièce à faire écouter en boucle à ces gratteux qui ne jurent que par les décibels et la course-poursuite de leurs doigts sur le manche. ‘Solid Ice’: sans doute la glace dont vous aurez envie de suite sans même l’avoir goûtée, surtout si, comme vous l’a recommandé Jimmy, vous avez commencé l’écoute de l’opus en étant cool. ‘Solid Ice’: sans doute l’un des deux plus beaux morceaux de cet album qui mérite indiscutablement sa note de 4CD.

La qualité du son est impeccable, avec même un public légèrement en retrait, vous laissant presque sentir que vous assistez au concert depuis le côté de la scène, même pas backstage. Et comme Jimmy a ses deux chauffeurs avec lui, c’est assis à l’arrière de la ‘Big Long Buick’ qu’il vous emmène vers un rockin’ ‘Bomb The Moon’, l’un des six titres signés ou cosignés Jimmy Thackery.

Et c’est tout en légèreté et en finesse que le Jimmy vous emmène au bout de la nuit avec ‘Blinking Of An Eye’, un blues lent façon slow assassin qui remportera un gros succès dans toutes les soirées où vous le ferez écouter. Un morceau à l’image de Jimmy Thackery: félin dans un gant de velours. Un morceau à l’image de tout cet album: mortel.

Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy

A consulter également :
http://www.myspace.com/jimmythackery
http://www.jimmythackery.com
http://www.bluesweb.com

Jimmy Thackery