JIMMY CARPENTER – The Louisiana Record

Gulf Coast Records
Rhythm 'n' Blues
JIMMY CARPENTER - The Louisiana Record

Sacré Mike Zito! Depuis qu’il a co-fondé son propre label (avec le dénommé Guy Hale), il semble ne plus vouloir se consacrer qu’à prendre son fun (ou “se faire plez'”, comme disaient naguère encore les teenagers d’ici). Et non content de jouir seul de cette bamboche, il y entraîne également certains poulains de son écurie. Ainsi du saxophoniste de New-Orleans Jimmy Carpenter: désormais relocalisé à Las Vegas (après les affres infligées par l’ouragan Katrina), ce saxophoniste et chanteur fut longtemps résident de la Crescent City, d’où il aligna plus de trois décennies de contributions en tant que sideman auprès de piétons tels que Walter Wolfman Washington, Jimmy Thackery, Eric Lindell, Zito ou les 101 Runners. Par ailleurs chanteur tout à fait soulful et convaincant, ce Jimmy imprime à des plages telles que “I Got Loaded” et “Pouring Water On A Drowning Man” une touche voisine du “St. Dominic’s Preview” du gros Van Morrison, tout en reprenant ici quelques classiques bien sentis du répertoire néo-orléanais (le “I Hear You Knocking” de Smiley Lewis, dont Dave Edmunds fit également ses choux gras voici un demi-siècle déjà, ou encore “Something You Got ” de Chris Kenner, que Van reprenait tout jeune au temps de Them, voire le “Cry To Me” dont les premiers Pretty Things restituèrent une version d’anthologie, et le fameux “Barefootin'” de Robert  Parker). Earl King n’est pas en reste, et la cover de son “Those Lonely Lonely Nights” (repris en son temps par Johnny Guitar Watson) est à l’honneur, de même que celles du “All These Things” d’Allen Toussaint et du “Bring It On Home To Me” du non moins regretté Sam Cooke (certes non natif de New-Orleans, mais néanmoins immensément populaire sur place). Le juteux sax  ténor de Jimmy prend de bout en bout les accents turgescents de celui de Junior Walker, tandis que les claviers du dénommé John Gros (dans la ligne des parrains James Booker et Professor Longhair) confirment à quel point le piano demeure l’essence immarescible du Nola sound. Bon Dieu, ce que ce bon Mike (qui co-produit ces sessions tout en y assurant les parties de guitare) avait foutrement raison: ain’t nothing like a house party!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, August 26th 2022

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