Jimmie Vaughan – Plays more Blues, Ballads & Favorites

Proper Records
Blues

Quand le Jimmie donne, c’est pas en mégotant. Après un opus sorti en 2010 et intitulé ‘Plays Blues, Ballads & Favorites’, c’est donc fort logiquement que Jimmie Vaughan vous en donne plus encore, ‘more’, avec cet album au titre identique mais dans lequel Jimmie vous signifie qu’il vous en donne plus: ‘Plays more Blues, Ballads & Favorites’.

Ici, point de démonstration de technicité et de virtuosité à la six cordes. On est dans le pur et dur, le basique et les fondamentaux, l’essence même de ce qui est le plaisir de jouer. Les puristes se réjouiront donc des reprises proposées, tandis que les autres grimaceront en prétextant le manque de compos. Pour leur permettre de retrouver le sourire, je leur recommande de prêter une oreille attentive à ces seize chansons ‘classiques’ qui sont si chères à Jimmie et qui constituent une partie de lui-même, de sa vie.

Enregistré dans la ville natale de Jimmie, à Austin, Texas, cet album accueille les mêmes musiciens que le précédant opus, et notamment la charmante Lou Ann Barton. Une bande d’amis, de compères, qui font jaillir un énorme plaisir de jouer au travers des 16 titres de ce nouvel album qui vous en donne plus que plus. More, tout simplement.

Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris-Move, Blues Magazine (Fr), Blues Matters (UK)…

 

Un nouveau CD dans lequel il faut sans aucun doute voir un signe du destin, car Jimmie n’avait rien enregistré depuis 2001 et tout à coup, l’envie lui a pris de graver et de sortir tellement de chansons qu’il a eu de quoi remplir au minimum deux albums, coup sur coup. Il faut dire qu’il enregistrait dans les conditions d’un ‘live’ et qu’il prenait tellement de bon temps à jouer avec ses compères que ceci explique cela. En juin 2010 il nous proposait ‘Plays Blues, Ballads & Favorites’ et très exactement douze mois après, en juin 2011, voici le second volet avec ‘Plays more Blues, Ballads & Favorites’.

Le volume I avait une pochette jaune et l’on ne voyait que le guitariste sur la photo, alors que cette fois ci la jaquette est verte et on retrouve ce bon Jimmie presque dans la même posture, mais avec la fidèle Lou Ann Barton qui travaille avec lui sur de nombreux projets depuis déjà bien longtemps. Elle qui fut d’ailleurs de la partie lors de la tournée 2010 qui les vit passer au New Morning. Nous ne savons pas encore s’ils reviendront en France, mais s’ils passent par chez nous, allez-y, car c’est une prestation qu’il faut absolument avoir vue, car ce n’est plus tous les jours que des ‘vieux routiers’ de cet acabit se retrouvent sur les planches de la capitale ou de l’hexagone.

Des débuts du rock, nous sommes descendus d’un cran sur la frise chronologique de l’histoire de la musique américaine avec cet opus, car les chansons remontent à quelques bonnes dizaines années. De ces morceaux qu’ils jouaient alors qu’ils faisaient leurs premières répétitions et qu’ils avaient du écouter en boucle lorsqu’ils étaient plus jeunes. Les compositeurs de la plupart des morceaux repris ici ne résident ni au Panthéon ni au Rock’n’Roll Hall Of Fame, mais il n’en demeure pas moins qu’ils ont composé des morceaux que de nombreux artistes de l’après-guerre ont repris à foison! Ils ont pour nom Webb Pierce, Hank Williams, Neil Sedaka, Fats Domino, Clay Walker, Kasey Chambers, Beth Rowley, Buddy Guy ou Ruth Brown, et j’en passe. Certains sont bien plus connus que d’autres, certes, mais ce n’est pas là l’essentiel.
Nous avions compris, lorsque nous l’avions rencontré en juin 2010, que Jimmy était quelqu’un de terriblement nostalgique et que ce qu’il se rappelait de l’Amérique de l’immédiat après-guerre lui manquait terriblement. Que ce soit celle des grosses voitures américaines ‘qui avaient une âme’, nous disait-il, des premiers chanteurs de rock, des premières guitares électriques comme des espaces de liberté qui existaient encore ‘avant que tout ne se standardise’.

Cet opus est donc encore plus que le précédent un hommage à une époque révolue. Ne parvenant pas à se résoudre à tourner définitivement la page, Jimmie exorcise sa nostalgie en interprétant ces vieux titres une nouvelle fois.
Ne vous attendez donc pas à découvrir de grandes choses nouvelles dans ce disque, mais préparez-vous plutôt à écouter attentivement ces rythmes et morceaux qui enflammaient nos parents et sans lesquels rien ne serait arrivé après.

Un album bourré de nostalgie, certes, mais de nostalgie follement positive. De quoi donner une furieuse envie de réécouter pas mal de bons vieux vinyles…!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

 

‘Plus d’une bonne chose’. C’est comme ça que les américains appellent ça. Après un premier opus l’année dernière de reprises diverses et non avariées qui a eu un formidable succès, l’ancien leader des Fabulous Thunderbirds nous revient logiquement avec la suite, more, donc…
Enregistré à Austin, Texas, avec le même groupe comprenant une section de cuivres à l’ancienne composée des saxophonistes Doug James et Greg Piccolo, tous deux anciens de Roomful of Blues, plus la divine Lou Ann Barton au chant, cet album est une chouette ballade dans le temps, une époque dont personne ne se rappelle même plus. Comment dire…? C’est comme quand vous vous baladez sur Youtube et que vous tombez sur une pépite improbable, un truc que tout le monde a oublié et qui sonne d’enfer. Qui d’autre que Jimmie Vaughan peut ressortir des chansons de… Roscoe Gordon ou de…Faye Adams, sans parler de Jivin' Gene, Teddy Humphries ou Annie Laurie? Seul l’Erudit Rock pourrait nous parler des versions originales de ces chansons oubliées de Hank Williams ou de Bobby Charles. Enregistrées ‘moins, c’est plus’ (une autre expression pour votre culture personnelle! De rien!), ‘live’ en studio sans overdubs ni effets, ce disque dégage un charme fou.
Fans de techno surproduite ou même de pop léchée, ne pas s’approcher! C’est le vrai cœur de l’Amérique qui bat ici, un peu âgé, beaucoup passé de mode, mais encore bien vivant.

Frenchy
Paris-Move