Livre

Jimi Hendrix, celui par lequel la guitare électrique s’est émancipée, exerce encore un extraordinaire pouvoir de séduction. Notamment sur les scribes Guesdon et Margotin, auto-missionnés pour dissiper son halo de mystère en trois actes: biographie qui privilégie les sources les plus crédibles sur sa carrière précoce de sideman, et analyses de ses enregistrements solo pré et post-mortem. Le son de celui qui se nomme encore Jimmy James a pris forme lorsqu’il a commencé à user et abuser d’une pédale fuzz en juin 1966. The rest is history… Comme la constitution de l’Experience avec Noel Redding (basse), venu auditionner en tant que guitariste pour The Animals, et Mitch Mitchell (batterie), joué à pile ou face avec Aynsley Dunbar. Toutes les pièces du puzzle hendrixien sont réunies avec force statistiques (1.400 versions de “Purple Haze” introduites par l’intervalle “diabolus in musica” de quarte augmentée), anecdotes (“Highway Chile” mal orthographié suite à une erreur de transcription), et mises au point historiques (2 strats brûlées, seulement, à Londres puis à Monterey en 1967). Le guitariste laissera derrière lui un héritage musical – parfois fait d’outtakes plus inspirées que chez ses épigones – que se disputeront le producteur Alan Douglas et Al Hendrix, son propre père qui, en 1995, gèrera finalement l’ensemble de son catalogue. Un précieux, pour les fans d’hier et d’aujourd’hui.

Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, October 6th 2020

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