Rock |
Puriste du blues. Le terme semble avoir émergé quand Muddy brancha sa slide sur l’électricité, et s’être propagé quand Little Walter en fit autant pour son harmo, tandis que le le Wolf beuglait dans le phare à vélo qui faisait office de micro pour le sien. Autant dire que, depuis quinze ans, Jesus Volt ne fait rien qu’à exaspérer cette sinistre confrérie. Avec ses bâtardises électro, hip-hop et hard, le quatuor parisien semble en effet ne respecter aucun des canons sacrés du genre… Résolument ancrés dans ce siècle, ces lascars ne renient pourtant rien de ce qui les a précédés (à preuve, le rôle prédominant des guitares de Jacques Méhard-Baudot), mais y revendiquent un salutaire droit d’inventaire. Le chant hanté de Lord Tracy insuffle à des boogies sulfureux tels que "Party" ou "666 Devil Woman", ou encore au slow-blues de "The Chant", la Pop touch (au sens Iggy et Morrison du terme) qui met le feu aux poudres que distillent à l’envi ses acolytes. À ceux qui oublieraient que les Stooges débutèrent en tant que groupe de blues garage, Jesus Volt vient à point nommé dessiller les esgourdes. Tout ce que le blues et le rock n’roll charrièrent de menace et d’érotisme ("the blues had a baby and they called it…") se trouve ici représenté ("Burn For Me"). Ces garçons s’avèrent toujours aussi déterminés à pulvériser barrières et carcans: qu’ils en soient dûment remerciés.