JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS – Let It Shine

Music Box Publishing / Dixiefrog / Pias
Blues-Rock
JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS - Let It Shine

Deux ans après un premier album déjà prometteur, Jesse Lee et ses Alchimistes récidivent, avec certes un nouveau batteur, mais surtout en ayant accompli de surprenants progrès. Désormais signé sur le label blues français N°1, le gang a encore gagné en cohésion et en professionnalisme, sans que son enthousiasmante énergie ne s’en trouve le moins émoussée. Ils entrent en matière en frappant fort, avec un “Another” dont le riff de guitare saignant rappelle autant les riches heures du Zep que celles de Bad Co, mais l’estocade et l’uppercut résident dans les terrassants “But You Lie” et “One Only Thing”, vintage R&B slow numbers façon Stax-Atlantic, où l’orgue Hammond de Laurent Daire, les cuivres de Sylvain Fetis et Vincent Payen, ainsi que les chœurs soulful au possible d’Amalya Delepierre et d’Eva Suissa relèvent le gravy d’un entêtant fumet. Le gosier aussi incendiaire que poignant de Jessie Lee Houiller s’y ébroue comme un barracuda dans sa mangrove, et l’on réalise que notre Hexagone recèle une soul diva d’envergure internationale. Cette dynamique formule rock n’ groove se prolonge au fil du fougueux “You Gotta”, ainsi que de la tourneboulante plage titulaire (au crescendo façon “Hey Jude”, avec ses chœurs et sa lead-guitar ascensionnelle), auxquelles la frappe aussi précise que puissante de Stéphane Minana-Ripoll et l’apport des claviers apposent une indéniable touche southern funk. Leur science du riff qui flingue se confirme avec ce “The Same” que les premiers AC/DC et Thin Lizzy leur auraient sans doute envié, tandis que les bougres trouvent moyen de transmuter un shuffle ordinaire en hymne pour headbangers façon Robin Trower of Power (“Sometimes”, tous cuivres et choristes dehors), ou un skank reggae en tremplin pour wah-wah, à la manière du Jimi de “Crash Landing”. Ayant su conserver en l’ébouriffant Alexis Didier (guitariste éruptif et sidérant s’il en est), ainsi qu’en Laurent Cokelaere (bassiste aux impressionnants états de service) et en Laurian Daire (sorcier des claviers vintage) des spadassins dévoués à sa cause, la panthère au pelage rouge assène ici un master stroke. “Comme si Beth Hart avait rencontré le Tedeschi-Trucks Band” stipule le communiqué de presse… Ce n’est pas l’irrépressible southern double-shuffle “Get Out Of My Head” qui démentira pareille assertion, et bien que l’on ne méconnaisse certes pas la funeste propension au superlatif du chroniqueur de fond, la conclusion s’impose d’évidence: ce disque est une véritable tuerie. Testez le donc, et osez nous contredire!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, April 13th 2021

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Le contenu de cet opus est à la hauteur de notre attente et il nous emporte, réellement. On y retrouve Jessie Lee, guitare et chant (elle est dotée de cordes vocales superbement taillées et aiguisées pour chanter ce type de musique qui lui colle si bien à la peau!), entourée de Alexis “Mr Al” Didier à la guitare, Laurent Cokelaere à la basse, Laurian Daire aux claviers, Stéphane Minanal à la batterie. Plus deux choristes (Amalya Delepierre et Eva Suissa), un saxophoniste, Sylvain “Sly” Fetis, et un trompettiste, Vincent Payen. On bénéficie de 10 titres sur cette seconde galette de la formation, et que je diviserais bien en deux parties: une première authentiquement “Modern Rock”, et une seconde indéniablement plus “Modern Blues”. Les deux dites “Modern” parce qu’authentiquement contemporaines! Les interactions s’opérant, comme le courant, de manière alternative pendant une bonne heure entre les deux types de musique. C’est Kevin Shirley en personne qui a mixé l’opus (Aerosmith, Black Country Communion, Black Crowes, Black Stone Cherry, Joe Bonamassa, Jimmy Page, Journey, Irn Maiden et j’en passe…). Un grand monsieur, qui a produit 773 albums entre 1990 et 2020, et il continue… Et le toucher de ce magicien du son qu’est Kevin Shirley s’entend de bout en bout dde cet opus! Le coté Blues devient plus manifeste à partir du sixième morceau, “Sometimes”. Superbe morceau qui n’est pas sans rappeler certaines chanteuses prestigieuses comme Beth Hart ou Susan Tedeschi. Ils n’ont pas dépareillé, à l’International Mississippi Blues Trail Challenge, au Challenge France Blues et à l’European Blues Challenge, et on comprend bien pourquoi dès que la galette est dans le lecteur. Il faut saluer le fait que les chanteuses en frontartist dans les formations deviennent, pour notre grand plaisir, de plus en plus nombreuses, et Jessie Lee se trouve indéniablement dans le peloton de tête. Le Top serait de voir la formation en Live dans les mois qui viennent…!!!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, May 6th 2021