JESSE SYKES & THE SWEET HEREAFTER – Marble Son

Station Grey / Fargo
Americana
JESSE SYKES & THE SWEET HEREAFTER - Marble Son

À l’occasion de la parution de son cinquième album en moins d’un quart de siècle (chroniqué ICI), prenons le temps de réévaluer son prédécesseur (publié quant à lui en… 2011). Avant tout, se rappeler le précepte n°1: ne JAMAIS se fier aux apparences. En effet, sous ses dehors évoquant une jeune Emmylou Harris (même longue tignasse de jais sur visage émacié, et mêmes longues jupes de coton sur western boots), Jesse Sykes ne se laisse pas si aisément étiqueter, ainsi qu’en atteste le “Hushed By Devotion” d’ouverture, au fil duquel elle et son comparse Phil Wandscher (ex-Whiskeytown) croisent de farouches échanges de cordes enfiévrées, comme on n’en a plus guère ouï depuis les tandems que formèrent en leur temps Gary Duncan et John Cipollina, voire Neil Young et Danny Whitten, Dickey Betts et Duane Allman, ou encore Tom Verlaine et Richard Lloyd. Dans l’esprit du Crazy Horse de “Everybody Knows This Is Nowhere”, cette entrée en matière dépote en effet sur plus de huit minutes, alternant orage électrique, éclaircies lumineuses et valse psychédélique façon “In Memory Of Elizabeth Reed” (dont se rapprochent également l’halluciné et cathartique “Pleasuring The Divine” et l’instrumental “Weight of Cancer”). Pas vraiment la stricte définition de l’alt. country selon ses obédiences, même si la lullaby titulaire, “Come To Mary” et “Servant To Our Vision” (tous imprégnés de pedal-steel) rappellent les élégies lysergico-folk que composait David Crosby au temps des Byrds de “Fifth Dimension” et “Younger Than Yesterday”. C’est vers le Dead et l’Airplane de Berkeley qu’oscille ensuite le bien intitulé “Ceiling’s High”, tandis que des ballades telles que “Be It Me, Or Be It None”, “Birds Of Passerine” et “Wooden Roses” évoquent autant le Lennon envapé de “Across The Universe” que Chris Bell et Alex Chilton circa Big Star, et que “Your Own Kind” lorgne éhontément vers le Television ombrageux de “Marquee Moon”. Un disque hors du temps et du commun, dont l’écoute répétée s’avère aussi addictive que celle d’autres grands classiques, pour la plupart issus de la si prolifique fin des sixties. Née en 1967, Jesse Sykes semble bien avoir absorbé dès son plus jeune âge l’essence même de cette période… En deux mots: magique et vertigineux!

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, December 3rd 2025

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