JEFF COFFIN – Between Dreaming And Joy

Ear Up Records
Jazz Funk
JEFF COFFIN - Between Dreaming And Joy

Né dans le Massachusetts en 1965, le saxophoniste Jeff Coffin accuse une dizaine d’albums solo en un quart de siècle, auxquels il convient d’ajouter ceux qu’il enregistra avec le banjoïste Béla Fleck (au sein des Flecktones), ainsi qu’avec le Dave Matthews Band, Charlie Peacock et Vinnie Colaiuta, sans oublier ses contributions ponctuelles auprès d’artistes tels que David Crosby (“Sky Trails” en 2007), J.D. Souther (“Natural History” en 2011 et “Tenderness” en 2015) ou encore Snarky Puppy en 2016. Ce musicien sollicité n’en prends pas moins le temps d’enseigner le jazz et d’animer des master classes régulières, tout en gérant son propre label (sur lequel paraît naturellement cet album). Réminiscente du jazz-funk initié dans les seventies par Maceo Parker, Weather Report et consorts, sa musique en emprunte ici maints marqueurs distinctifs. Ainsi du clavinet popularisé par Billy Preston sur son “Outa Space” de 1972, puis par Stevie Wonder sur “Talkin’ Book” et “Innervisions”. S’y exprimant pour sa part via pas moins de 13 instruments à vent distincts (incluant, outre tous les saxes existants, diverses variétés de flûte amplifiée et un melodica), il évoque ainsi sur les deux plages d’ouverture (ainsi que le “Bird & Magic” conclusif) le souvenir encore vivace de Herbie Mann. Le casting de ses collaborateurs comprend pas moins de 25 instrumentistes, au rang des quels on remarque quelques célébrités notoires, qu’il s’agisse des guitaristes Robben Ford (qui s’illustre brillamment sur le funky “Tip The Band”) et Marcus King (à la slide sur la plage titulaire), ou encore du bassiste Felix Pastorius (fils de son père) et du batteur Chester Thompson (figurant tous deux sur un “Belly Of The Whale” gorgé de percussions, et à la signature rythmique bossa). Embrassant un spectre référentiel s’étendant du Moyen-Orient (l’envoûtant tour de force “Spinning Plates”, que Jeff exécute seul, y superposant pas moins de cinq instruments à vent à des percussions primitives) au hip-hop jazz façon Buckskot LeFonque (“Behind The 8 Ball”) et à la musique d’Afrique de l’Ouest (le langoureux “When Birds Sing”, avec la vocaliste Sarah Ariche), en passant par la bonne vieille soul up-tempo façon King Curtis et Jr. Walker (“Busting Out All Over”), Jeff nous livre un premier échantillon de son travail durant le confinement, dont il affirme qu’il y accumula de quoi publier encore une demi-douzaine d’albums. À cent lieues d’élitistes expérimentations, ce disque n’en recèle pas moins de très beaux moments: du funky jazz à la mode Blue Note dans les early seventies, en somme.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 11th 2022

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