JEF KINO – Revenir À L’Essentiel

Autoproduction
Chanson rock
JEF KINO - Revenir À L'Essentiel

Ce n’est pas pour éluder le fond de l’affaire, mais dans la forme, déjà, ce disque est beau. Son artwork, depuis le digipack jusqu’à son livret, étincelle de luminosité. À ceux qui désespèrent de retrouver jamais au format CD leurs émotions adolescentes à la découverte d’un 33 tours, nous recommandons déjà cet album. Mais que l’on se rassure, le contenu s’avère amplement à la hauteur du contenant. C’est qu’il s’est fait attendre, celui-ci (près de trois ans et demi depuis son prédécesseur). Épargnons nous le trivial et l’anecdotique (les confinements successifs, les galères de production, les jobs alimentaires…), on croule déjà de partout sous le COVID-rock (oui, ça a été la merde pour tout le monde, les artistes comme vous et moi, on ne va pas en parler cent-sept ans, ça a assez duré, non?). De quoi cause-t-il donc cette fois, le Jef en question? Eh bien, comme son titre l’indique, un peu toujours des mêmes thèmes: l’aliénation de l’individu, l’asservissement aux média et au consumérisme absurde, l’amour et l’enfance pour ultimes armes de résistance, et malgré tout, l’espérance chevillée à l’âme autant qu’au corps. De ce point de vue, le “Pas D’ Paradis, Pas D’Enfer” qui ouvre le ban a le mérite de circonscrire le débat. Captées essentiellement live en studio, ces dix nouvelles vignettes exhalent plus que jamais un parfum collectif, tout en préservant de bout en bout une remarquable fluidité. Servis par une production aussi sobre que ciselée, les arrangements transportent les climats iodés qu’illustre leur visuel, et la variété des rythmes en magnifie la diversité. Qu’il retrouve les accents rock dont il ne se résout pas à se départir (“Silence Demandé”, “Machine/ Machine”) ou s’aventure chez Carlos Gardel pour un tango chaloupé (“Regarde Toi Love”), qu’il emprunte les accents baloches d’un slow d’été mâtiné de bossa (le poignant “À Toi, Tout Au Début”, qu’il dédie à son fiston pour clé de voûte), ou qu’il tutoie le Thiéfaine des débuts en évoquant Rimbaud (“Arthur R/ Au Cabaret Vert”), ses valeureux complices en servent avec brio chacune des variations. Idéaliste certes, mais pas dupe pour autant, n’en associant pas moins inquiétude et espoir, utoptimiste et désespéré à la fois, Jef Kino interpelle plus que jamais nos ultramodernes solitudes, avec pour perpétuel viatique l’amour du genre humain. C’est à ce prix qu’il parvient à révéler “La Beauté Derrière Les Choses”, éblouissante apothéose en épure… Essentiel, en effet.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, November 18th 2022

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En concert le 09 décembre 2022, de 20h à 21h15, à la Salle Louette, Rue Jean Lebas, 59310 Nomain, France
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Jef KINO Live Performance: cliquez ICI 

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