| Folk |
Nous avons beau avoir migré au Texas, on n’oublie pas ces artistes qui font le ciment de la culture française, comme c’est le cas de Jean-Charles Guichen qui sort un superbe album pour danser, faire la fête, se retrouver entre amis. Si seulement cet album n’était que ça et ne transpirait que les galettes et le chouchen, nous n’aurions pas grand-chose à en dire, mais voilà, Jean-Charles Guichen est non seulement un guitariste hors normes, mais aussi un compositeur extrêmement talentueux, une véritable bête de scène, un artiste jusqu’au bout du chapeau, par ailleurs excellent peintre, nous offrant de belles surprises, album après album. Les mélodies sont le cœur de ses créations, elles ne font pas que donner le ton de la Bretagne, elles racontent des histoires que vous pouvez imaginer vous-même et vous régaler aussi bien en dansant qu’en écoutant cet album à de nombreuses reprises, opus qui révèle bien des astuces musicales au niveau des arrangements. De quoi ravir même les musiciens les plus pointus!
En renfort, le guitariste de Trust que vous connaissez tous, le fameux Nono Krief, mais aussi le redoutable Dan Ar Braz qui, lui aussi, est un des grands maitres de l’art musical breton. Pour compléter l’édifice il y a également l’excellent Bagad Sonerien Bro Dreger, le tout servi par le magicien du son Nicolas Rouvière.
Chaque album solo de Jean-Charles Guichen porte un décor, ici avec Nono Krief et sa guitare écorchée ce sont des teintes rock qui se sont glissées avec finesse, sans nuire à la culture bretonne. La pochette également est parfaitement choisie, comme une roue qui tourne au point de vous enivrer. C’est aussi ce que fait cet album, en vous entrainant dans une folle danse.
Et si vous souhaitez assister aux concerts de Jean-Charles, de très nombreuses dates sont déjà en ligne sur son site web pour une bonne partie de l’été et plus encore. Dates des concerts à découvrir ICI.
Impossible de réduire Jean-Charles Guichen à un simple musicien de Fest-noz, car il va bien au-delà, empreintant ici ou là au jazz ou au rock, à la musique pop comme à la musique de film. L’introduction de Livioù, par exemple, rappelle sans aucun doute la musique des Goblins que l’on trouvait dans les films de Dario Argento. Etait-ce voulu ou pas? Le résultat est là, superbe, et à n’en pas douter, les influences de Jean-Charles peuvent certainement se retrouver également dans la littérature, car il y a là une ambiance qui n’aurait certainement pas déplu à Margueritte Yourcenar, cette notion de grands espaces qui laissent la place à toutes les imaginations. Une notion que porte cet album, comme un album de voyageur ayant à peine le temps de poser ses valises avant de repartir, comme un état d’urgence, et pas seulement festif.
L’album SPI, c’est un peu de tout ça, et bien plus encore. Il n’est pas nécessaire d’être sensible à la musique bretonne pour aborder cet album. Tout le monde peut y trouver quelque chose qui lui correspond, car il y a une multitude de façons de l’aborder, pour se retrouver émerveillé par ce kaléidoscope sonore que seul Jean-Charles Guichen sait maitriser à la perfection.
Il me reste juste à remercier Jean-Charles pour sa gentillesse légendaire, lui sans qui nous n’aurions pu réaliser cette chronique.
J’ai eu beau tenter de calmer les rédactions de Paris Move et de Bayou Blue Radio, rien à faire, c’est en dansant qu’elles sont aller coller le sticker des “indispensables” sur l’album SPI.
Thierry Docmac
Correspondant aux USA
Bayou Blue News – Bayou Blue Radio – Paris-Move
PARIS-MOVE, May 24th 2022
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