| Jazz moderne |
C’est le premier album solo de l’accordéoniste Janick Martin. Enfin… serait-on tenté de dire, car le moins que l’on puisse écrire le concernant, est qu’il est particulièrement sollicité. Membre du quartet du violoniste Jacky Molard, il fait également partie du Quintet Finis Terrae du violoncelliste Vincent Courtois, et on le retrouve également dans les musiques traditionnelles de Bretagne avec le Hamon Martin Quintet. Il est reconnu et salué (par notre rédaction comme par le public et les musiciens) comme un virtuose de l’accordéon diatonique dont il a repoussé les limites pour en faire un instrument chromatique et harmonique. Pour ce premier album solo (annoncé en Trio) il s’est entouré de Julien Jack Tual, guitare électrique, et Simon Latouche, trombone, avec Robin Fincker en “special guest” au saxophone ténor. Le point de départ de ce projet fut, en 2019, la lecture d’un roman de Jean Teulé, “Entrez dans la danse”, qui traite d’un cas véridique de chorémanie (épidémie de danse) qui a eu lieu dans la ville de Strasbourg au XVIème siècle. Ce disque a alors été imaginé comme la bande originale de ce que pouvaient entendre les victimes de la chorémanie, tombant dans une sorte de folie contagieuse. Janick Martin nous offre ainsi un univers musical marqué aussi bien par la danse, le rythme et la transe, que par la puissance de la mélodie et du thème omniprésent dans les musiques traditionnelles. Le musicien s’est inspiré de ses voyages musicaux dans les Pouilles, en Italie, avec les tarentelles guérisseuses, sur la route des esclaves au Bénin et ses rites vaudou, autour d’une célébration du nouvel an kurde, sur le Newroz (fête du nouvel an du calendrier persan) à Diyzarbakir, en Turquie, ou avec les danses en rond en Bretagne. Un parcours musical entre jazz et musiques traditionnelles qui est bien la marque d’un un jazz européen ancré dans les nouveaux folklores imaginaires. les compositions sont toutes de Janick Martin, exceptées “Brahim Alham” (Dick Annegarn), “Seizh re botoù” (traditionnel breton, adaptation Jeff Le Gouarin) et “Diyarbakir” (traditionnel kurde). Un opus B.O. d’un film que l’on se fait, voyageant entre Bénin, Italie, Turquie et Bretagne, pris que nous sommes dans cette chorémanie qui nous permet d’effacer toute l’actualité guerrière et stressante du monde actuel.
Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
PARIS-MOVE, February 8th 2024
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Concerts :
22/03/24: Saison D’Jazz Nevers Théâtre des Forges Royales
29/03/24: Studio de l’Ermitage, Paris (en coplateau avec le Trio Courtois/ Erdmann/ Fincker “Lines for Lions”)
Tracklisting;
1.Epidemic Dance
2.Portrait
3.Brahim Alham
4.La Morsure de Papillon
5.Sông Song
6.Langon Bleu/ Tiger Milk
7.Seizh Re Botoù
8.Diyarbakir