Jacqui Dankworth – It Happens

Specific Jazz
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Une fois n’est pas coutume, mais je cède d’autant plus volontiers à l’exception britannique que parler, même modestement, de l’une des Divas du jazz anglo-saxon est déjà en soi leur rendre un hommage plus que mérité! Elles sont plusieurs à chanter et célébrer cette musique, et chacune, bien évidemment, apporte sa touche personnelle à l’édifice commun. Qu’elles s’appellent Laura Barnett, Clare Teal, Claire Martin, Mishka Adams, Donna Tucker ou Nicki Leighton-Thomas, toutes contribuent à enrichir ce patrimoine collectif pour le plus grand plaisir des auditeurs. Rares étant, par ailleurs, les émissions qui mettent en avant, dans l’hexagone, ces merveilleuses voix d’outre-manche…
Une mention toute particulière pour Cleo Laine qui deviendra Lady Dankworth, aura deux enfants, dont Jacqui Dankworth, et sera la compagne du père compositeur saxophoniste et clarinettiste. La mère et la fille ont des éléments communs dans leur CV, puisque toutes les deux ont commencé par le théâtre avant de céder aux muses de la musique.
Sir John Dankworth, lui, fût le compagnon de l’une et le géniteur de l’autre. Il avait participé aux arrangements musicaux de cet album, mais il s’en est allé retrouver Miles Davis, Stan Getz et tant d’autres géants du jazz avant que le quatrième opus de la Dame ne soit achevé! C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, ce disque lui est dédié. Et ainsi l’on comprend mieux les raisons pour lesquelles celui-ci est beaucoup plus chargé, sur le plan émotionnel, que les trois précédents albums de la Dame.
Un pianiste, Malcolm Edmonston, une guitare, Chriss Allard, tantôt Alec Dankworth, le frère, à la basse et Andrew Bain à la batterie, tantôt Steve Watts à la basse et Steve Brown à la batterie. Auxquels il faut ajouter une section cuivre de sept membres et une section cordes de treize membres, violons, violoncelles.
Douze compositions, reprises de standards de Cole Porter ou classique tel ‘A Nightingale Sang In Barkeley Square’ figurent dans l’ouvrage. Deux morceaux sont cosignés par John Dankworth, dont l’un coécrit avec sa fille.
Un disque à écouter plus particulièrement la nuit, car il est inconcevable de plonger dans l’atmosphère de cet opus tout en vaquant à des tâches ingrates. Seule la nuit peut susciter les atmosphères qui se prêtent à l’audition de pareilles galettes.

Dominique Boulay
Paris-Move, Blues Magazine (Fr)
Jacqui Dankworth