JACK GREEN – The Party At The End Of The World

Bad Reputation
Rock
JACK GREEN

Martellement de baguettes, vrombissement de guitares, tout commence bien avec le Jack Green aux commandes, 100% Alive. Il faut dire qu’en voilà un qui n’a pas fait ses premières armes avec n’importe qui. Tournées avec Mark Bolan, 1975-1977, Pretty Things, Richie Blackmore’s Rainbow, et carrière solo, of course, avec 4 albums à la clef: Humanesque, Reverse Logic, Mystique et Latest Game, entre 1980 et 1984… En résumé, quelqu’un qui fait partie de la vieille école du Rock ’n Roll, un vénéré membre du sérail… Et puis sa carrière s’interrompt soudain, à cause de l’accumulation de difficultés diverses: problèmes de santé, 12 ans à Ibiza sans contact avec le monde de la musique et du rock, une femme malade, et je passe sur d’autres impondérables de la vie… Mais ce Jack Green-là est du style indestructible, malgré tout, le genre increvable. Qui prend des coups, qui les encaisse, mais pour mieux les rendre plus tard. Il se rapproche finalement de la Grande Bretagne en séjournant à l’Isle de Wight, où il s’essaie à différents emplois… Mais c’est pour mieux nous revenir aujourd’hui, avec un opus sur lequel se trouvent quelques vraies superbes pépites de musique rock. La voix du Jack est une voix particulière, qui a le mérite de s’intégrer aussi bien aux musiques fortement rythmées qu’aux ballades qu’il compose pour exorciser le mauvais sort qui l’a poursuivi (trop) longtemps. Jack Green nous a ouvert son coeur et son âme, et il n’hésite plus à exprimer ses sentiments les plus profonds dans ses chansons, évoquant par exemple la longue maladie dont souffre son épouse, “How Proud You Must Feel, Heaven Can Wait”, ou commentant la situation de la Grande Bretagne de nos jours, “Ordinary Man”, ou revenant encore sur Ibiza, la ville où il a passé quelques années, “Eivissa”. Jack a quasiment enregistré cet album seul, pour mieux, sans doute, nous offrir l’album de la maturité et de la sagesse. Celle que l’on acquière en traversant des épreuves difficiles et douloureuses. “The Party At The End Of The World” est l’album d’un retour complètement réussi. Un super trip en 13 titres! Avec un Bonus Track qui mérite pleinement son nom. Un album qui en impose et qui va (re)placer Jack Green largement au-dessus du lot de tout ce que l’on vous fait écouter de moyen ou de mauvais via les plateformes. D’ailleurs ne vous a-t-on pas dit que tout ce qui est estampillé Jack est ce qu’il y a de meilleur, en rock comme en boisson? Avec, ici, en plus, le Green de l’écologie. Magistral et indispensable, tout simplement!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, December 19th 2019