Rock

La Hongrie du sinistre Viktor Orban présente heureusement de moins fâcheux autres symptômes régressifs. C’est le cas d’Ivan & The Parazol, formation de Budapest qui propose un rock résolument tourné vers les early-seventies anglo-saxonnes. Entre Purple, Bad Co et le Steve Miller Band, “What I’ve Been Through” et “Changin'” semblent ainsi tombés d’un balcon de l’espace-temps ouvert sur 1972, tandis que les ballades “NR. 1003” et “I Can’t Recall” rappelleront aux ex-teenagers d’antan les playlists de l’émission de Jean-Bernard Hebey (“Poste Restante”, tous les soirs de semaine à 21h sur RTL, remember?). Formés en 2012, Ivan et son pare-soleil en sont à leur quatrième livraison, et se sont déjà produits, outre leur riante contrée, dans quelques pays européens et aux States. Assumant sans remords ni complexe un chanteur hâbleur, un guitariste tout aussi volubile (manifestement traumatisé par Mick Ralphs et Joe Perry, cf. l’héroïque “Orchid”) et un batteur digne héritier de Simon Kirke, ce Parazol quintette fera aux aînés l’effet d’une savoureuse madeleine de Proust, tout en offrant à leurs descendants l’occasion de redécouvrir au présent une époque que l’on croyait pourtant révolue de longue date. Entre Kaiser Chiefs (les imparables “Pink Ecstasy” et “Serial Killer”) et Kings Of Leon (les hymnesques “Is That”, “Lonely Sunday” et “When I Was 17”), Ivan & The Parazol aiguisent notre impatience de connaître la levée du confinement intra-communautaire: vivement les festivals d’été hongrois, que l’on puisse enfin ressortir nos pattes d’eph!

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, May 17th 2020